Les efforts des dirigeants ouest-africains dans le rétablissement de la paix et de la stabilité au Mali ont été salués par deux experts des Nations unies. « La visite jeudi au Mali des présidents du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Nigeria et du Sénégal apporte un nouvel espoir d’un retour à une véritable démocratie », ont laissé entendre Clément Nyaletsossi Voulé, rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique, et Alioune Tine, expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali.
Les deux experts ont réitéré leur appel au respect des droits de l’homme. À leurs dires, « le respect et la protection des droits de l’homme au Mali » sont importants non seulement pour la gestion pacifique de la crise que traverse le pays, mais aussi pour la sécurité dans toute la sous-région.
Voulé et Tine ont condamné l’usage de la force contre des « manifestants pacifiques qui a fait au moins 14 morts et 150 blessés les 10 et 11 juillet 2020 ». À en croire les experts, le recours à la force ne fera qu’aggraver la situation en entravant les voies de sortie de crise. C’est pourquoi les deux experts demandent « qu’une enquête rapide, transparente, impartiale et approfondie soit menée sur les allégations d’usage excessif de la force par les forces de sécurité maliennes sur les manifestants, lors des manifestations organisées par le mouvement du 5 juin » soit menée. Cette enquête doit permettre de déterminer avec exactitude, le nombre de personnes arrêtées, blessées et tuées lors de ces manifestations, indiquent-ils avant d’inviter les autorités maliennes à « veiller à ce que les responsables de ces abus soient traduits en justice ».
Selon les deux experts de l’ONU, ces dernières manifestations au Mali sont la preuve que les Maliens attachent une importance capitale au respect des droits à la liberté de réunion pacifique et d’association. « Ils ont exhorté les autorités maliennes à respecter et à garantir pleinement ces droits ainsi qu’à garantir la vie et l’intégrité physique des manifestants », lit-on dans un communiqué de presse publié le 24 juillet 2020 par le Haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme. Dans la même logique, M. Voulé et M. Tine ont lancé un appel vibrant aux manifestants aussi bien qu’aux décideurs politiques à éviter l’usage de la violence. Outre cela, ils « ont déclaré que les forces de sécurité devraient suivre les normes internationales sur le recours à la force ».
Néanmoins, les deux experts ont salué la libération de près de 200 personnes qui avaient été arrêtées lors de ces dernières manifestations. Ils rappellent à ce titre que nul ne mérite d’être condamné « pour avoir exercé son droit fondamental à la liberté de réunion et d’association pacifiques ».
Fousseni Togola
Source: Journal le Pays-Mali: