Le communiqué de sortie des responsables du mouvement de soutien à l’imam Mahmoud Dicko s’opposant à la prorogation de la transition aurait été perçu au sein de l’opinion comme une provocation dont certains reprochent au parrain Dicko d’avoir contribué à la rupture constitutionnelle. Déjà ces derniers menacent de réprimer à leur manière, toute manifestation à Bamako qui viserait selon eux, à compromettre les actions de reconquête de l’intégrité territoriale déclenchée au nord par l’armée malienne.
Il est bien probable que cette énième menace de sortie dans les rues des militants de la CMAS est faite pour tester la popularité de leur parrain, l’imam Mahmoud Dicko qui ne semble plus être maître du jour. Cependant, bon nombre de citoyens ont fait part de leurs inquiétudes suite au récent communiqué de la CMAS de l’imam Mahmoud Dicko lequel aurait adopté une posture d’hostilité contre le régime en place. Car celui-ci aurait exigé le départ des militaires en réponse au report léger des élections présidentielles. L’idéal serait bon dans ces contextes, mais certains s’opposent à l’idée de prendre la rue pour se faire entendre autrement dont l’imam lui-même fait partie des gens qui ont mis le pays dans cette situation peu enviable à d’autres regards. Par ailleurs, ces inquiétudes tant manifestées ne semblent pas être motivées non pas, par la capacité de mobilisation de l’imam Dicko mais plutôt pour des contextes actuels du nord où l’armée malienne est résolument engagée ces derniers temps, à conquérir Kidal. Même si les démarches politiques de cet homme religieux sont compréhensibles à un certain niveau, mais en voyant des réactions de la population, il n’est pas facile que ce dernier parvienne à être massivement soutenu encore moins d’être suivi dans ses projets de mobilisation. Pour rappel, depuis que l’imam a vu évincé son bien protégé et ex premier ministre Moctar Ouane qu’il avait choisi à la Primature, il a pris de distance avant de se sentir abandonné non seulement par une frange importante de ses fidèles et également par ceux qui le considéraient comme leur étendard perpétuel du changement au moment des contestations du M5-RFP. Cela étant, des menaces de répression de la part de certains contre cette sortie sont bien perceptibles dans la capitale et l’imam Dicko ferait mieux de surseoir à ses manifestations prévues en principe, pour le 13 octobre prochain. Sinon le danger ne serait pas loin d’autant que celui-ci ne dispense plus des ordres du jour au pouvoir de Koulouba.
Yacouba COULIBALY
L’Alternance