Le maire de Chicago, Rahm Emanuel, a annoncé la nomination d’Eddie Johnson, un Africain-Américain de 55 ans, à la tête de la police locale, contre l’avis du conseil de la police, à l’occasion d’une conférence de presse le 28 mars.
« Je crois qu’Eddie Johnson est la bonne personne au bon moment », a déclaré le maire, qui « depuis cinq ans travaille avec lui ». « Il va restaurer la confiance des citoyens dans la police de Chicago mais aussi la fierté des hommes et des femmes qui servent dans ses rangs », a-t-il ajouté.
Des trois finalistes sélectionnés sur 39 candidats par le conseil de la police, Rahm Emanuel n’en a donc choisi aucun. Cet ancien conseiller du président Obama a préféré opter pour Eddie Johnson, qui ne s’était même pas porté candidat.
28 ans de service
Entré dans la police en mai 1988 en tant que simple gardien de la paix, cet Africain-Américain né à Chicago a depuis gravi un à un les échelons. Il se fait remarquer en 2013 pour la forte baisse de la violence armée enregistrée dans le district d’Area Central où il dirigeait la police. Il occupera son nouveau poste de façon intérimaire en attendant d’être désigné de façon plus formelle.
Ces abus, peu importe qu’ils soient isolés (…) nous devons en finir
« Je sais que la confiance a été brisée, trop souvent et pas simplement à Chicago, mais à travers l’Amérique à cause de pratiques policières abusives », a déclaré Eddie Johnson dans son allocution.
« Des signes innombrables de courage et de professionnalisme l’emportent largement sur quelques exemples d’usage excessif de la force. Cependant, ces incidents, peu importe qu’ils soient isolés, remettent en cause notre département entier et nos relations avec la communauté. Nous devons le reconnaître et y mettre un terme », a-t-il conclu.
Son prédécesseur, Garry McCarthy, avait été limogé en décembre 2015 suite à la diffusion tardive des images de la mort de Laquan McDonald. Un policier avait tiré à 16 reprises sur cet adolescent africain-américain. L’actuel maire de Chicago s’était retrouvé en difficulté, accusé de vouloir couvrir le scandale.
Natacha Gorwitz