Comment le parti républicain a-t-il pu perdre un Etat qui lui était acquis ? Au lendemain de leur défaite historique en Alabama, ce bastion réputé imprenable où aucun démocrate n’avait gagné depuis 1992, les ténors du parti de Donald Trump s’interrogent et se renvoient la responsabilité de la défaite. Beaucoup pointent du doigt Steve Bannon, l’ex-conseiller de Donald Trump qui l’aurait poussé à soutenir Roy Moore malgré le scandale sexuel qui l’éclabousse. Cette crise met au jour les tensions au sein du parti présidentiel entre deux camp : d’un côté la ligne identitaire, de l’autre, celle plus institutionnelle.
Avec notre correspondant à San Francisco,Eric de Salves
Les attaques ont commencé dès l’annonce de la gifle électorale en Alabama. Principale cible : Steve Bannon, ex-conseiller controversé de Donald Trump, qui l’aurait selon les médias américains, incité à soutenir l’ultraconservateur Roy Moore malgré les accusations d’agressions sexuelles de neuf femmes contre lui et alors que le président avait soutenu son rival pendant la primaire.
« Bravo au courant de Steve Banon pour avoir offert un siège au démocrates dans l’un des Etats les plus conservateurs », a tweeté ironiquement Carlos Curbelo, représentant républicain de Floride. Bannon qui n’est plus conseiller officiel du président mais chef du site d’extrême droite Breitbart News espérait utiliser la victoire de Roy Moore pour imposer sa ligne identitaire au sein du parti conservateur contre celle qu’il qualifie « d’establishment républicain de Washington ».
Deuxième défaite électorale
Après les accusations d’attouchements sexuels, la plupart des ténors républicains avaient retiré leur soutien à Roy Moore. Steve Bannon qui cherche à jouer la base du parti contre sa direction sort donc fragilisé de cette déroute en Alabama d’autant qu’il s’agit de la deuxième défaite d’un candidat ayant reçu son soutien après celle d’Ed Gillepsie en Virginie en novembre.
Sur CNN Peter King élu républicain de New York n’a pas mâché ses mots contre l’ancien stratège présidentiel « cet homme qui a l’air d’un poivrot, n’a pas sa place sur la scène politique nationale ».
Donald Trump préfère insister sur sa réforme fiscale
La défaite des républicains en Alabama marque un sérieux coup dur pour Donald Trump qui voit sa majorité au Sénat réduite. Mais le président américain a préféré insister sur ce qui sera peut-être sa première victoire : sa réforme fiscale, une de ses promesses de campagne. Les chefs de file des Républicains des deux chambres du Congrès se sont finalement mis d’accord sur un texte qui doit être voté la semaine prochaine. Donald Trump s’en est félicité, ce mecredi 13 décembe, et il a insisté sur l’impact de ce cadeau fiscal sur les familles, lui qui est accusé de faire des cadeaux aux entreprises.
J’ai promis que nous allions faire voter d’importantes réductions d’impôts, pour les familles américaines qui travaillent chaque jour, qui sont la colonne vertébrale et le battement du cœur de ce pays.
Donald Trump se félicite de sa réforme fiscale
Rfi