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États généraux sur l’éducation : Communiquer facilement avec les sourds et malentendants

Démarrés le 16 janvier, les Etats généraux sur l’éducation (EGE) se sont bouclés le 19 janvier avec des fortes recommandations formulées dont l’introduction de la langue des signes dans le curriculum de l’enseignement. Une recommandation qui vise à rendre fluide la communication avec les personnes souffrantes de difficultés auditives.

 Les Etats généraux sur l’éducation se sont déroulés en plusieurs phases. La première étape a d’abord concerné les capitales régionales, le district de Bamako et la diaspora, notamment Berlin, Ottawa, Paris, Tunis et Washington avec la tenue des ateliers. Ensuite, les activités se sont poursuivies au niveau national, à Bamako, pour aboutir à la formulation des recommandations. Cette dernière phase a regroupé toutes les parties prenantes à la mise en œuvre des politiques publiques dans le secteur de l’éducation avec la participation de 580 participants.

Au total, ce sont 18 thématiques qui ont été abordées. A l’issue de plusieurs semaines de travaux, les participants ont fait des propositions afin de pouvoir réformer le système éducatif malien et l’adapter aux réalités du temps.

Les recommandations, les plus fortes, sont entre autres : la mise en place d’un curriculum national fondé sur les valeurs et la culture maliennes, l’enseignement obligatoire des langues nationales à tous les niveaux d’enseignement, la création de nouvelles facultés de médecine et de pharmacie dans les régions, l’intégration de la langue des signes dans le curriculum de l’enseignement, le développement des filières agropastorales dans les écoles fondamentales et secondaires, la création d’un musée national des sciences et technologies, la création d’un Ordre de promoteurs d’écoles privées.

En préconisant l’enseignement de la langue des signes, les acteurs de l’éducation souhaitent inclure toutes les couches dans le circuit éducatif. La langue des signes est une langue visuelle gestuelle qui est utilisée par les personnes sourdes et malentendantes pour communiquer entre elles et avec les autres. Elle possède sa propre grammaire, syntaxe et vocabulaire distincts et varie d’un pays à l’autre. Dans une de nos précédentes publications, le directeur de l’Association malienne de l’interprétation en langue des signes avait évoqué plusieurs difficultés dans la communication avec les personnes sourdes ou malentendantes.

“Nous rencontrons des difficultés. Quand une personne entendante parle avec un sourd, la personne qui parle est obligée de faire des signes pour que ce dernier comprenne de quoi il s’agit. Et pour cela, il ne faut pas faire n’importe quel signe mais des signes propres à la personne sourde qui est la langue des signes. Mais pour que la personne entendante puisse utiliser cette langue, il faut qu’elle fasse une formation d’abord pour mieux communiquer avec la personne sourde. Une autre difficulté c’est la confiance dans le cadre de l’interprétation. Quand une personne sourde s’adresse à quelqu’un ou au public, il lui faut un interprète pour que le public comprenne ce qu’il a dit. De même quand une personne normale s’adresse au public, il faut aussi un interprète pour que le sourd comprenne ce qu’il dit mais cette fois-ci l’interprète doit traduire en langue des signes. Maintenant là où je parle de confiance c’est dans le cadre ou le sourd s’adresse au public. Quand il est rapide, l’interprète est obligé de suivre le rythme de ce dernier. Le problème à ce niveau est que si l’interprète ne suit pas le rythme, le public sera embrouillé et ne comprendra pas ce qu’il dit. Et c’est le même cas pour la personne normale qui s’adresse au public et l’interprète qui traduit pour le public, mais dans ce cas, le public ne va pas s’embrouiller mais le sourd. Et c’est là qu’il y aura manque de confiance entre l’interprète et le sourd”, avait dénoncé Moussa Kéita.

Avec cette recommandation de l’introduction de la langue des signes dans le curriculum de l’enseignement, un pas de géant est sûrement en train d’être fait pour que la communication devienne plus fluide et compréhensible avec les personnes souffrantes de difficultés auditives.

A C.

Mali Tribune

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