Le gouvernement proroge une nouvelle fois l’état d’urgence sur toute l’étendue du territoire national pour une durée d’un an. Mais le malien lambda n’est pas au courant de cette décision à plus forte raison de la respecter. Si certains ignorent et son sens, et son importance, des observateurs de leur côté, pensent que, « l’état d’urgence dans le contexte malien n’a pas atteint le résultat escompté ». Selon eux, cette situation résulte du fait de l’absence de l’État dans certaines parties du pays.
L‘état d’urgence a été donc prorogé ce mercredi 16 octobre jusqu’au 31 octobre 2020, selon le communiqué du Conseil des ministres. Pour le gouvernement, l’objectif de cette mesure est de « permettre de mieux faire face aux situations de menaces ou d’agression ». Pourtant, nombreux sont les citoyens qui ignorent même la portée de cette mesure. Comme le témoignent ici certaines réactions. « Certains ne savent même pas ce que c’est que l’État d’urgence, il faut vraiment une bonne communication pour que tout le monde le comprenne » dit un homme. Cette femme quant à elle, ignore même qu’il y a état y a un régime d’état d’urgence dans le pays. « L’état d’urgence doit amener la paix et la sécurité, mais tous les jours, nous assistons à des attaques avec des morts. Je pense que les autorités doivent revoir leur copie », déclare-t-elle.
Selon certains observateurs, cette situation résulte du fait de l’absence de l’État dans certaines parties du pays. Ils évoquent également plusieurs manquements qui handicapent l’efficacité de la mesure.
« Quand vous parlez d’état d’urgence, ça veut dire que vous parlez d’une présence accrue de l’Etat et avec des mesures législatives et draconiennes mises en veilleuse pour permettre aux opérations de se faire correctement et très rapidement », a dit Boubacar Bocoum politologue. Selon lui, la mesure est loin d’être appliquée à Bamako. « Comment vous pouvez comprendre que les gens circulent librement jusqu’à 1h ou 2h du matin dans un Etat sous état d’urgence ».
L’état d’urgence a été instauré dans le pays en 2015 pour « sécuriser les populations et leurs biens » au lendemain de l’attaque contre l’hôtel Radisson Blu. Malgré cette mesure de sécurité en vigueur depuis près de 4ans, les attaques et les braquages continuent d’être le quotidien des Maliens. Du mois de janvier à ce jour des centaines de personnes, civiles et militaires ont perdu la vie dans des attaques terroristes, selon plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme.
Source: studiotamani