Mahamadou Traoré, un parent d’élève affirme que vu la situation du pays, vu l’hivernage qui se prolonge et la montée des eaux, il serait nécessaire de procéder à un report pour voir clair la problématique. Il ajoute qu’aujourd’hui, à Djicoroni-Para, beaucoup de familles sont logées dans des écoles. Sans oublier les écoles inondées, notamment l’école du fleuve.
En plus de l’inondation, M. Traoré rappelle que nous faisons, aujourd’hui, face à des menaces terroristes et qu’il serait nécessaire de reporter la rentrée scolaire pour se donner un temps d’observation. “En dehors des FAMa, les civils peuvent constituer une cible pour les terroristes surtout que l’école est un lieu de rassemblement”, dit-il en touchant du bois.
Pour Youssouf Sacko, proviseur du lycée Mamadou Kardjigué Diakité de Lafiabougou, il est souhaitable de repousser la rentrée des classes au moins d’un mois. “Nous, au lycée Mamadou Kardjigué Diakité, sommes prêts pour la rentrée des classes. Depuis le début de la semaine nous avons procédé au nettoyage de la cour ainsi que les classes”, assure-t-il. Toutefois, ces derniers temps, le proviseur explique que l’établissement a été touché par le décès du fils unique de la promotrice, ce qui, dit-il, a beaucoup impacté l’organisation de la rentrée de cette année.
Concernant la situation des salaires des enseignants, il révèle qu’ils sont, aujourd’hui, à deux ans sans un franc comme subvention de l’Etat. Il dit avoir du mal à regarder les professeurs en face. “Deux ans sans salaire, c’est difficile à accepter et à tenir surtout pour un chef de famille”, regrette-t-il.
Il dit n’avoir touché de salaire depuis le mois de mars et “sais que ce n’est pas la faute à l’école”. M. Sacko explique que le lycée Mamadou Kardjigué Diakité est majoritairement constitué d’élèves de l’Etat. A ce titre, il pense que l’Etat devrait les assister.
Loya Diamouténé, directeur d’école à Sikasso, explique que certaines zones à Sikasso ont été fortement impactées par la pluie. “Il y a des familles dans certaines localités qui ont déménagé dans les écoles, mais des solutions sont en train d’être prises à ce niveau. On a aussi des élèves qui sont dans les villages éloignés et venir à l’école en cette période d’hivernage est difficile car les routes sont pratiquement inondées”, explique-t-il.
Cependant, M. Diamouténé s’engage à respecter le mot d’ordre des autorités qui demandent aux acteurs de l’éducation de fournir d’efforts pour que la rentrée soit un succès.
De son côté, Kara Solama, membre du CGS de l’école Dontémé de Sébénicoro, fait savoir que la rentrée scolaire de cette année est très complexe. Il précise que depuis trois semaines, à cause de l’inondation, l’école Dontémé est occupée par les sinistrés. Selon lui, ces derniers occupent pratiquement toutes les classes, ce qui, du coup, rend difficiles les préparatifs de la rentrée scolaire. Son bureau se réunit tous les jours pour essayer de trouver des solutions. “On voulait ranger, nettoyer et pulvériser les classes mais quand c’est occupé ça devient impossible”, explique-t-il.
Kara Solama explique également que le bureau du CGS, le Cap et la chefferie ont eu un compromis avec les victimes de l’inondation qui consiste à libérer l’école avant le 25 de ce mois. En effet, d’habitude ce moment trouve que l’eau est descendue pour que les sinistrés regagnent leur maison. Mais avec les dernières pluies, la situation est devenue complexe.
Ainsi, l’école est confrontée à cette situation mais le bureau du CGS est à pied d’œuvre pour trouver une solution. Selon notre interlocuteur, les échanges avec la mairie, les chefs de quartier ont permis de trouver des pistes de solutions et les acteurs espèrent que les choses vont bouger d’ici le 2 octobre.
“Mais soyons réalistes : la situation est vraiment compliquée pour nous. Personnellement, je crois que nos autorités doivent revoir la date de la rentrée parce qu’en plus de notre école beaucoup d’écoles sont confrontées par la même situation”, laisse-t-il entendre.
Ibrahima Ndiaye
RENTRÉE SCOLAIRE 2024-2025
Plus de 3 millions d’élèves concernés
Pour la nouvelle année scolaire qui vient d’être reportée d’un mois, ils seront trois millions et demi d’apprenants à retrouver les salles de classe. Néanmoins, il convient de souligner que quelques écoles restent fermées pour diverses raisons. Selon notre même source, ce chiffre avoisinerait le millier d’établissements scolaires.
Contre vents et marrées, la nouvelle année scolaire était annoncée effective aujourd’hui mardi 1er octobre. Redoutée par plus d’un en raison de la forte pluviométrie en cours dans le pays, la date de la rentrée 2024-2025 était toujours maintenue par le ministère. Ni les inondations ayant fait des déplacés dans l’enceinte de certains établissements encore moins l’effondrement de certaines écoles n’avait eu raison de la volonté des autorités éducatives qui avaient maintenu la date de la rentrée malgré les réserves des uns et des autres. « Le ministère de l’Education nationale rappelle à la communauté éducative que la rentrée des classes est maintenue au 1er octobre 2024 », pouvait-on lire dans un communiqué en date du 24 septembre. Mais six jours après ce communiqué, un autre communiqué est venu dire le contraire. Le ministre, en personne, ayant annoncé le reporté d’un mois à quelques heures du jour-J.
Cette rentrée, faut-il le rappeler, concerne notamment les établissements de l’Éducation préscolaire et spéciale, de l’Enseignement fondamental, secondaire général, technique et professionnel, de l’Enseignement normal et de l’Éducation non-formelle.
Selon une source au sein du département ministériel, ils sont trois millions et demi d’élèves à reprendre le chemin de l’école à l’occasion de cette nouvelle rentrée sur toute l’étendue du pays. Néanmoins, il convient de souligner que quelques écoles restent fermées pour diverses raisons. Selon la même source, ce chiffre avoisinerait le millier d’établissements scolaires.
Alassane Cissouma
Source: Mali Tribune