Les eurodéputés ont été sensibles aux nouvelles révélations concernant les écoutes à large échelle pratiquées par l’agence américaine de renseignement NSA. Elles ont pris pour cible des citoyens européens, et notamment français. Le Parlement européen a voté une résolution pour la suspension d’un accord en vertu duquel les Etats-Unis ont accès au système de transfert bancaire SWIFT.
Ce n’est pas sans quelques frayeurs que la résolution a été adoptée. Les conservateurs ont demandé un report du vote. Ils voulaient laisser davantage de temps à la Commission européenne, pour qu’elle puisse mener une enquête.
Le Parlement européen recommande donc, finalement, au Conseil européen de suspendre l’accord conclu avec les Etats-Unis sur le programme américain de pistage des financements terroristes.
En vertu de cet accord, approuvé en juillet 2010, les autorités américaines peuvent avoir un accès aux données bancaires européennes stockées sur le réseau SWIFT. Mais les médias brésiliens ont révélé que la National Security Agency (NSA) était capable de pénétrer dans le système SWIFT depuis 2006, sans autorisation bien sûr.
Faute d’une réponse acceptable de la part des autorités américaines, d’Europol et de la Commission européenne, c’est le groupe des socialistes et démocrates au Parlement européen qui a proposé la suspension temporaire de l’accord.
Certains parlementaires ont déploré l’absence de réaction forte de la part des Etats européens, notamment après les récentes révélations sur les écoutes en masse pratiquées en France par la NSA (voir ici ou là). Ils ont même souhaité la suspension de la négociation pour un accord de libre-échange avec les Etats-Unis.
Source : RFI