Dans le cadre de son séjour de trois jours (1er au 3 juillet) dans notre pays, le président du Fond international de développement agricole (FIDA) a visité, mardi à Kolondiéba (région de Sikasso), certaines réalisations du projet de Formation professionnelle, insertion et appui à l’entrepreneuriat des jeunes ruraux (FIER). Pour la circonstance, Gilbert F. Houngbo était accompagné d’une forte délégation conduite par le ministre de l’Agriculture, Mouyaye Ahmed Boubacar, représentant son collègue de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Me Jean Claude Sidibé.
Arrivée mardi dans la matinée sous un ciel couvert de nuages, la mission a rendu visite aux notabillités. Tradition oblige. Cap a été ensuite mis sur le site d’aviculture de Nouhoum Sidibé, un des bénéficiaires du projet FIER. Là, le jeune aviculteur de 32 ans a fait visiter aux deux personnalités son poulailler en grillage bâti sur une superficie de 190 m2, dans le quartier Ouest de Kolondiéba. Ce jeune entrepreneur a démarré ses activités en 2013 avec seulement trois poules et un coq. L’année suivante, en 2014, sa basse-cour comptait 460 sujets. Il les a vendus pour acheter 100 poules pondeuses. «C’est en 2019 que j’ai bénéficié de l’appui financier du projet FIER, avec une enveloppe de plus de 4,6 millions de Fcfa. Grâce à ce fonds, j’ai construit ce poulailler en grillage qui contient à présent 3.561 sujets», confie Nouhoum Sidibé à la délégation. Et celui qui au début, employait une seule personne, emploie aujourd’hui cinq agents permanents et six non permanents. Aussi, «sur un effectif de 3.561 pondeuses, je réalise environ 5,7 millions de Fcfa de chiffre d’affaire par mois, contre des dépenses estimées à 2 millions. Mes bénéfices nets excèdent 3 millions de Fcfa/mois», lance Nouhoum Sidibé, tout sourire. La délégation, émerveillée, se rend chez Dramane Traoré, gestionnaire de formation. Son entreprise, «Zegue agro» est le diminutif du nom de son village, Zeguéré qui est situé à 100 km de Kolondiéba. Installé dans le quartier Est de Kolondiéba, ce jeune bénéficiaire du projet FIER opère dans la transformation et la distribution de produits agricoles. «Nous transformons particulièrement de la noix d’acajou et faisons des jus à base de fruits locaux comme la mangue, le gingembre et l’anacarde», a expliqué Dramane Traoré.
Ce chef d’entreprise a, lui aussi, démarré ses activités en 2013 sur fonds propres de 200.000 Fcfa et employait deux personnes. «Actuellement, l’équipe compte cinq agents, sans compter ceux que nous recrutons en période de forte production. Le chiffre d’affaire varie entre 600.000 et un million de Fcfa/mois. Et, les produits sont distribués dans plusieurs alimentations à Bamako», a confié le natif de Zeguéré qui a bénéficié de 3 millions Fcfa dans le cadre du projet FIER.
Après l’entreprise de M. Traoré, les visiteurs se sont rendus à l’atelier de Massa Doumbia, fabriquant de matériels agricoles. «Avant, on était deux personnes, avec un chiffre d’affaire annuel de 3,250 millions de Fcfa. Grâce à l’appui du projet FIER, j’emploie cinq personnes dont deux permanents. Le chiffre d’affaire envoisine 6,5 millions Fcfa/an», a révélé le chef d’atelier. C’est sur ce constat satisfaisant et porteur d’espoir que la délégation est arrivée au niveau du terrain municipal de Kolondiéba, pour prendre par à la partie cérémoniale de la visite. Intervenant à cet effet, Gilbert F. Houngbo a assuré de la détermination de son organisation à poursuivre son appui à notre pays. Avant de préciser que sa visite consiste à venir auprès des bénéficiaires pour s’enquérir de certaines réalités du terrain. «Nous voulons les écouter, afin de savoir ce qui a marché très bien ou moins bien. Cela devrait nous permettre de porter à échelle les activités pour lesquelles nous avons du succès. A travers les témoignages que nous avons reçus depuis notre arrivée sur tous nos projets, notamment le projet Fier, nous avons des raisons d’être fiers», a déclaré le patron du FIDA. Ainsi, tout en encourageant les bénéficiaires des interventions de FIDA, Gilbert F. Houngbo a rappelé que la femme et la jeune fille sont au cœur des stratégies de développement de son organisation. Il insistera ensuite sur les dimensions nutritionnelles et le changement climatique qui affecte l’agriculture, l’élevage et toute la chaîne de valeur agricole. De son côté, le ministre de l’Agriculture a souligné que le FIDA a toujours répondu présent aux sollicitations du gouvernement malien, à des moments difficiles, dans les zones difficiles. En atteste, selon lui, le démarrage du FIER en 2013 pendant que le pays était en pleine crise. Contribuant ainsi à ressouder, selon Moulaye Ahmed Boubacar, le tissu social au niveau des régions bénéficiaires.
Sur un autre plan, le chef du département en charge de l’Agriculture a affirmé que la coopération entre notre pays et le FIDA a à son actif de nombreuses réalisations : «toutes conformes aux besoins et aspirations des populations bénéficiaires et à la vision de nos plus hautes autorités». A titre d’exemple, il a précisé que le projet FIER a financé 3.882 projets au profit de 4.217 jeunes dont 47% de femmes. «Avec le projet «Inclusif», plus de 440 milles producteurs seront touchés», a-t-il annoncé. Avant d’exhorter les bénéficiaires à davantage de sérieux et de rigueur, afin de permettre à d’autres jeunes de leur emboîter le pas en matière d’accès au financement
Babba B.
COULIBALY
Source: L’Essor-Mali