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Entre Nous : Les ‘’Maliens’’ et le vote !

Dans sa déclaration préliminaire le lendemain du scrutin référendaire 18 juin, la Mission d’Observation des Élections au Mali (MODELE Mali) a souligné que  «le taux de participation est d’environ 28% pour l’ensemble des bureaux couverts par ses observateurs». La MODELE Mali est un consortium d’organisation de la société civile qui a fait ses preuves dans l’observation électorale. Elle dispose d’une équipe pluridisciplinaire dont l’expertise ne saurait souffrir de la moindre contestation.

Malgré les chiffres officiels de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige) tablant sur un taux de 38% (un chiffre susceptible d’évoluer selon le président de l’Aige), un constat est unanime : ce n’était pas, encore une fois, la grande affluence, le dimanche 18 juin 2023, dans les centres et bureaux de vote. Dans une interview accordée, le mardi 20 juin 2023 au quotidien «L’indépendant», le constitutionnaliste Fousséini Doumbia impute cette faible mobilisation des électeurs à deux facteurs majeurs : l’absence de consensus autour du projet de constitution et l’insécurité.

Le vote massif en faveur du ‘’Oui’’ (comme il se dessine à la lecture des résultats provisoires publiés sur certains réseaux sociaux) n’est pas surprenant au regard de la mobilisation exceptionnelle observée par les formations politiques, les organisations de la société civile, mais aussi de l’utilisation des moyens de l’Etat dans la campagne. Le Président de la Transition, le Premier ministre, les membres du gouvernement, le Président et les membres du Conseil national de Transition, le Président du Conseil économique, social et culturel et celui du Haut conseil des collectivités ont pris pleinement part à la campagne référendaire. Avec un tel engagement, l’on s’attendait à un taux de participation sans précédent en République du Mali.

Mais c’est de là que viendra la surprise : le taux est demeuré au ras des pâquerettes, selon les constats des missions d’observation électorale indépendante. Le soutien populaire dont prévalent les autorités de transition pour justifier leur « légitimité » ne s’est pas traduit dans les urnes par une mobilisation dépassant de la présidentielle de 2013. Le désir de changement de la majorité de la population malienne ne s’est  traduit par le moindre engouement dans le vote.

Visiblement, les Maliens restent désespérément indifférents au vote. Une indifférence qui constitue une réelle source d’inquiétudes. Est loin, loin derrière nous, la ferveur dans laquelle s’est déroulé le scrutin présidentiel de 2013, dont le taux de participation a atteint 48,98% au 1er tour et 45,73% au second. Les législatives de la même année ont enregistré un taux de participation de 37,32 %.

A la présidentielle de 2018, les électeurs maliens se sont mobilisés à hauteur de 42,70%. Ce taux a chuté à 34,42% au deuxième tour car – une première – le Président sortant a été contraint au second tour pour pouvoir rempiler. L’élection des députés à l’Assemblée nationale d’avril 2020 a enregistré un taux de participation de 35,25%.

En 2007, l’unique tour de l’élection du Président de la République affichait 36,24% de taux de participation. Cinq ans plus tôt, en 2002, ce taux était de 38,31% au 1er tour et 29,99 % au second.

Ce manque d’intérêt des Maliens, pour exercer un droit aussi fondamental et s’acquitter d’une obligation citoyenne, ne permet de construire rien de durable. Vivement l’indispensable remise en cause ! A tous les niveaux !

Par Chiaka Doumbia

Le Challenger

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