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Entre Nous : Le seuil de l’inacceptable ?

Les 13, 14 et 15 août 2021, le Premier ministre, chef du gouvernement de transition, Dr Choguel Kokalla Maïga, a effectué une visite de travail dans la région de Ségou où il s’est rendu en zone Office du Niger. Le Premier ministre a rendu visite au détachement des FAMa à Diabaly. Le chef du gouvernement est apparu en tenue militaire comme un chef de guerre. Une image qui avait suscité un réel espoir quant à la capacité du gouvernement de sécuriser cet autre poumon du pays.  Mais hélas !  La situation s’est nettement aggravée si l’on s’en tient aux échos venant des populations locales.

 

La zone très stratégique de l’Office du Niger est depuis plus d’un an sous des menaces. Le message de Modibo Konaré, l’un des chasseurs de Niono, dans une vidéo de presque 3 mn, est pathétique. Ce qui se passe dans la zone Office du Niger est inadmissible et inacceptable. Au-delà de Niono, des citoyens d’autres localités vers Ansongo ont été empêchés de cultiver leurs champs. Quid des villages du pays dogon et des populations privées de leur liberté de mouvement ! Le seuil de l’inacceptable semble être atteint !

Au moment où des champs de riz sont laissés à la merci des groupes extrémistes au grand désespoir des paysans, Bamako est empêtré dans des combats d’arrière-garde pour la prorogation de la transition. Le sort des paysans qui assistent impuissamment à la destruction de leurs cultures ne préoccupe point les organisateurs de marche de soutien à la prorogation de la transition. Les incendies des champs ou le déplacement massif des populations ne constituent pas non plus un motif de marche. Il faut marcher pour proroger.

« Le chef d’Etat-major général des armées informe la population que suite aux exactions, assassinats ciblés et brûlures des récoltes régulièrement perpétrés contre les populations, les Forces Armées maliennes ont entrepris le lundi 25 octobre 2021, des patrouilles aéroterrestres dans la zone de N’dola, commune de Niono, ayant permis l’interpellation de 14 suspects mis à la disposition de la gendarmerie nationale pour des besoins d’investigations judiciaires », peut-on lire dans un communiqué signé par le directeur de l’information et des relations publiques des Armées, Col. Souleymane Dembélé.

Il faut se réjouir de ces patrouilles que l’Armée annonce avoir entreprises. Mais il faut plus pour stopper la terreur et surtout la descente des groupes extrémistes qui fuient la pression militaire exercée sur eux par les Forces internationales notamment Barkhane (ces derniers temps, plusieurs leaders de Katiba ont été tués au cours des raids) pour se réfugier dans des zones où ils font l’objet de moins de surveillance. Les incendies des récoltes, les brutalités et autres atrocités souvent filmés et diffusés font parties des méthodes des groupes extrémistes qui sèment la psychose au sein de la population en passant d’un village à un autre village.

Les colonels putschistes de Bamako et le Premier ministre issu du M5-RFP sont attendus sur le terrain de la sécurisation du territoire à travers des actions concrètes. Les Maliens ont besoin d’être rassurés sur la capacité des gouvernants à assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire national. Les grandes déclarations ne peuvent pas remplacer les actions sur le terrain. La communication ne peut pas remplacer le travail.

Par Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger

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