Le 4 juillet 2023, s’est tenue une réunion d’urgence au département des Transports et des Infrastructures sur la recrudescence des accidents de circulation sur les axes routiers. La réunion était conduite par Mme Dembélé Madina Sissoko et son collègue de la Sécurité et de la Protection civile, Général de brigade Daoud Aly Mohammedine.
A la fin de la rencontre, les deux ministres ont signé un communiqué conjoint dans lequel ils annoncent plusieurs mesures fortes. Il s’agit de : l’interdiction de la circulation des véhicules de transport public de voyageurs entre 00h et 5h du matin sur les axes routiers interurbains et internationaux ; du respect strict par les véhicules de transport public de voyageurs des limites de vitesse fixées à 50 km/h en agglomération et 90 km/h en rase campagne ; de la mise aux normes des ralentisseurs de vitesse installés anarchiques sur les axes routiers ; de la soumission des chauffeurs professionnels à la visite médicale périodique ; de l’application stricte de la réglementation relative au contrôle technique des véhicules ; de l’application des sanctions administratives et des peines prévues par les textes en vigueur ; de l’intensification des activités de formation et de sensibilisation à l’endroit des chauffeurs professionnels et des gérants des compagnies de transport public de voyageurs.
Ces mesures, dont la pertinence et l’opportunité voire l’urgence de la mise en œuvre ne sont pas discutables, seront-elles respectées ? C’est là tout le problème dans ce pays passé depuis belle lurette champion dans la ponte des textes autorisant ceci ou interdisant cela. Mais, la réalité est que, entre les fermes résolutions, les fortes recommandations et les discours musclés, il y a loin de la coupe aux lèvres. Il est de notoriété publique que notre pays occupe la lanterne rouge parmi ceux qui respectent leurs propres textes.
En févier 2020, le Gouvernement de la République a adopté le Décret n°2020-096/P-RM du 19 février 2020 fixant les modalités d’application de la loi régissant la profession de Transporteur routier. Selon l’article 29 de ce décret, « à l’exception du renouvèlement, aucun véhicule de transport routier de marchandises, de personnes ou de voyageurs de plus de dix (10) ans d’âge ne pourra bénéficier d’une carte de transport ». Il ressort de l’article 35 du même décret que «les personnes physiques ou morales exploitant des véhicules effectuant les catégories de transport routier énumérées aux articles 6 et 7 du présent décret disposent jusqu’au 31 décembre 2020 pour se conformer aux dispositions du présent décret ».
Ces textes réglementaires peinent à connaître ne serait-ce qu’un début d’application. Si ces dispositions étaient respectées, de nombreux véhicules de transport en commun seraient mis hors services. Mais Hélas !!!
Il faut aller au-delà de ces mesures. Si certaines compagnies de transport demeurent réfractaires à plomber leurs cars, le gouvernement doit s’assumer à travers des dispositions visant à limiter les vitesses des véhicules de transport commun.
Par Chiaka Doumbia
Le Challenger