Le Conseil de sécurité de l’ONU prolonge d’un an le régime général de sanctions vivant le Mali. La décision a été prise ce mercredi à l’unanimité des 15 membres du Conseil. Cette prolongation intervient moins d’une semaine après la publication du rapport de l’expert indépendant de l’ONU pour le Mali. Ce rapport fait état de l’implication de certains responsables de groupes armés signataires de l’Accord pour la paix dans plusieurs attaques terroristes, des trafics d’armes et de drogues.
Adopté en septembre 2017, et demandé par le gouvernement malien, ce régime de sanctions se veut « dissuasif ». Il vise à contrer les nombreuses entraves à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation signé en mai et juin 2015 entre Bamako et les groupes armés.
Le texte prévoit la possibilité d’interdictions de voyages et de gels d’avoirs pour les entités ou individus responsables d’empêcher la mise en œuvre de l’accord d’Alger.
Les contrevenants seraient nommément visés par des sanctions en cas de violations du cessez-le-feu, d’obstruction à la mise en œuvre de l’accord de paix, d’attaquescontre les forces armées maliennes ou les Casques bleus, de violations des Droits de l’Homme ou d’obstruction à l’acheminement d’aide humanitaire.
Le régime général de sanctions visant le Mali est donc prolongé d’un an. Cette prolongation intervient alors qu’un rapport de l’ONU accuse certaines responsables de groupes armés signataires de l’accord d’Alger d’être impliqués dans des attaques terroristes ayant visé les forces nationales et internationales au Mali. Aussi, le rapport fait état de la complicité de certains responsables de ces groupes dans les réseaux de passeurs et d’exploitation sexuelle des femmes migrantes. Face à cette situation, les Nations unies veulent donc sévir. Pour l’ambassadrice adjointe de la France à l’ONU «le temps des avertissements est terminé».
Certains observateurs admettent que l’application stricte des sanctions contre tous ceux qui entravent la mise en œuvre de l’accord de paix peut booster le processus de paix. Cependant ils estiment que pour y parvenir, l’engagement de la communauté internationale doit être plus contraignant surtout envers ceux qui ont des accointances avec les terroristes et les narcotrafiquants.
Pr. Mamadou Samaké est chargé de cours à la Faculté des sciences juridiques de l’Université de Bamako
Studio tamani