L’Organisation malienne des éditeurs de livres (Omel), a tenu mercredi au Centre Aoua Keita de Bamako, un colloque sur le secteur du livre au Mali. Les d’échangs ont porté sur les enjeux, défis et perspectives de l’édition. C’était en présence du Président de l’Omel, Amidou Konaté et un parterre de personnalités du secteur du livre.
L’objectif de ce colloque, selon les organisateurs, est de travailler sur des recommandations de l’étude du secteur du livre financé par le Projet « Page », un projet canadien financé par le ministère des Affaires étrangères du Canada.
Durant deux jours, les participants vont échanger autour des recommandations de cette étude pour voir concrètement quelles sont les forces et surtout les faiblesses du métier du livre, du métier d’éditeur et de toute la chaîne du livre, à savoir : l’édition, les auteurs, les imprimeurs. Quelles sont les difficultés ? comment faire pour que le livre aille de Bamako qui est la capitale dans toutes les autres régions. « On va se retrouver ici pendant deux jours pour voir concrètement quelles sont les solutions que nous pouvons apporter », a expliqué Amidou Konaté, président de l’Omel non moins directeur général de l’édition Jamana.
Selon lui, les études ont prouvé que les partenaires mettent plus d’argent dans l’édition que l’Etat du Mali. Ce qui, estime-t-il, n’est pas une très bonne chose. « , Nous comptons interpeller l’Etat du Mali, car le gouvernement doit mettre le livre au centre de toutes les activités », a-t-il laissé entendre.
« Un peuple qui est instruit, est un peuple facile à administrer, à manager et à gérer », a conclu M. Konaté.
Une analyse sommaire faite par l’Omel sur le secteur du livre au Mali a montré qu’au premier rang des contraintes qui frappent les livres de littérature générale au Mali, les éditeurs et libraires mettent l’accent sur l’absence de réseaux de distribution et de véritables librairies, l’inexistence d’un réseau étendu de bibliothèques à l’école et dans la communauté, le déficit de la culture de la lecture, le prix élevé du livre par rapport au faible pouvoir d’achat des ménages, etc. Dans ce contexte, à en croire cette même analyse, les auteurs de littérature générale semblent démotivés, parce que rares sont ceux qui réussissent à se faire publier, et lorsque cela arrive, ils perdent leurs illusions, car les revenus provenant des droits d’auteur sont résiduels. Les éditeurs n’imprimant que des quantités limitées en littérature générale et en langues nationales.
Au cours des échanges, il s’agira pour les participants de trouver une solution aux recommandations notamment sur le domaine de la communication et lobbying, fonds de renversement coopératif, gouvernance.
Le représentant du ministre de l’Education nationale a apprécié le travail mené par l’Omel, et a rassuré l’accompagnement de son département.
Pour sa part, le représentant du ministère de la Culture a salué le partenariat dynamique et fécond qui existe entre son département et l’Omel.
Ibrahima Ndiaye
Source: lesechos