Autour du dossier des engrais, les années se suivent et se ressemblent : si l’ancien ministre du développement rural, Bokary Tréta, non moins SG du RPM, en son temps, s’est bien débattu, comme un beau diable, pour prouver son innocence, au prix d’un matraquage politique hors norme, dans une affaire abusivement appelée « engrais frelatés », ce même problème des engrais refait surface. Le ministre Dénon, le nouveau maître des lieux, qui en a fait l’alerte, est bien décidé à traquer les contrevenants dangereux de ce hold-up sur les engrais.
Il y a eu une époque, encore bien récente où aucun jour ne se passait sans voir, sur la place publique, des diatribes politiciennes orchestrées qui se multipliaient contre l’ex-ministre du Développement rural, Bokary Tréta, accusé injustement dans le tonitruant dossier lié des engrais dits frelatés. Lors d’un passage devant les députés, resté comme l’un des face-à-face les plus tendus de l’ hémicycle, ces derniers temps, l’ex-ministre Tréta s’est débattu comme un beau diable pour prouver son annonce dans le scandale présumé des engrais frelatés, il aura du mal, sitôt, à redorer son blason. Tant les invectives politiques, mêlées aux dénigrements systématiques orchestrés, dans le seul dessein de nuire à autrui, faisaient son petit bonhomme de chemin.
Pourtant, en révélant publiquement les secrets autour de la gestion de ce dossier des engrais, de la phase d’appel des offres à la procédure de désignation des acteurs, en passant par le circuit de distribution des engrais, le ministre Tréta, en son temps, au beau milieu de la polémique politique entretenue à dessein, avait clairement indiqué que c’est le département de tutelle lui-même qui, une fois imprégné du problème, avait alerté sur le risque d’introduction dans le pays des engrais dits frelatés et d’appeler les uns et les autres à leurs responsabilités. Eh bien ! Il a beau s’égosiller pour apporter la vérité, toute la vérité, sur la place publique, concernant la sensibilité de ce dossier et la nécessité pour les uns et les autres de savoir raison garder, dans l’intérêt exclusif du pays, il ne sera ni écouté, ni entendu sur sa part de vérité. D’autant qu’en ce moment-là, où il était au cœur de la polémique politique, il n’y avait aucune place à la présomption d’innocence, brutalement rétorquée par des agitateurs politiques professionnels, lesquels n’avaient d’autre intérêt réel et actuel en vue que de flinguer, à balles réelles, un adversaire politique, contre lequel tous les coups, même les plus sordides, étaient permis.
C’est justement dans ce but de lynchage politique, orchestré pour nuire à l’intéressé, que ce dossier des engrais frelatés, comme on l’a vu, a été enrôlé sous toutes les coupures machiavéliques possibles ; histoire de faire passer le ministre Tréta, non moins homme influent dans la majorité présidentielle, comme un gestionnaire peu regardant des intérêts de l’Etat, conquis qu’il est, aux commandes des affaires publiques, par la préservation d’intérêts sordides. Certaines mauvaises langues sont même allés plus loin en assimilant la sortie surprise du gouvernement de cet homme du sérail présidentiel à ce prétendu scandale des engrais frelatés, pour lequel il aura fait les frais pour être, à ce niveau, proprement éjecté de l’appareil de commandant de l’Etat par le président IBK.
Comme si l’ombre de ce dossier des engrais frelatés lui poursuivait, le ministre Tréta est toujours interpellé, par ses nombreux partisans politiques, au cours de ses nombreuses sorties politiques sur le terrain, sur ce présumé scandale des engrais frelatés qu’il aurait d’ailleurs mal géré et qui lui a valu son poste au sein du gouvernement. Récemment encore, comme c’est le cas, il a dû devoir répondre aux militants RPM de Sikasso, réunis à l’occasion de la conférence régionale du parti, en leur disant tout simplement qu’ils peuvent être fiers de la gestion saine qu’il a, lui, faite du dossier dit des engrais frelatés.
Aujourd’hui, la réalité brutale sur la gestion des engrais, telle qu’elle s’effectue, lui donne raison : un nouveau cas d’engrais hors normes, introduit dans notre pays, vient d’être révélé par les autorités de tutelle. C’est désormais clair, pour tout le monde, que la problématique des engrais, qu’il s’agisse des procédures d’attribution ou de distribution, est loin d’être une affaire de personne, comme il en a été le cas pour le ministre Tréta, mais bien une équation liée au système de gestion, mis en place dont on a intérêt à le rendre plus performant et plus efficace, dans le but de faire fructifier les campagnes agricoles, pour lesquelles tout repose, dans ce pays, au lieu d’en faire un règlement de compte politique, absurde et dérisoire.
Il est sûr et certain qu’en estimant les conséquences désastreuses des engrais hors normes sur la rentabilité agricole du pays, le ministre Tréta ne pourra pas se frotter les mains, face à la nouvelle situation, d’autant plus qu’il est soucieux des performances agricoles du pays. Même s’il n’empêche que l’apparition, sur le circuit de distribution, de ces engrais hors normes, révélés par son remplaçant à ce poste, lui blanchit totalement des accusations jadis portées contre lui. Plus qu’une question de vindicte politique, sur fond d’un dénigrement systématique et orchestré, la gestion des engrais, dans notre pays, relève plutôt d’une question de perspicacité et d’efficacité de contrôle et de gestion des structures concernées. En vue d’engranger des résultats probants pour une réelle rentabilité agricole dans notre pays.
par Sékouba Samaké
Source: info-matin