End child prostitution traffiching (ECPAT Luxembourg) est une association de soutien aux projets de prévention, de réhabilitation et réinsertion des enfants victimes ou vulnérables dans les différents pays du sud. Pour ce faire, elle sensibilise, forme et informe le public et les acteurs clés, tels les professionnels du tourisme et les enseignants. La lutte contre le tourisme sexuel des enfants fait aussi partie de ses priorités.
L’association organise depuis hier à la Maison du partenariat, un atelier de formation sur le thème : « rompre le silence autour des filles mineures exposées ou victimes d’exploitations sexuelles à des fins commerciales au Mali ». La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous la présidence de l’assistante de la coordinatrice de projet, Halimatou Maiga, en présence de Dogodi Raoul Dembélé, psychologue des enfants en situation difficile à ECPAT Luxembourg.
Pendant cinq jours, les participants vont plancher sur les sous-thèmes suivants: « l’autoprotection des enfants contre l’exploitation sexuelle à des fins commerciales (ESEC) » et « la réinsertion familiale des enfants exposés ou victimes d’ESEC». L’objectif de l’atelier est de sensibiliser les intervenants sociaux et citoyens sur ces différentes thématiques, en vue d’une plus grande attention envers ces catégories d’enfants.
Ce programme intervient au Mali depuis 2004. Il a procédé à une évaluation quantitative et qualitative sur l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales dans les régions de Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti et le District de Bamako. Sur les 1472 enfants échantillonnés, 28,3 % ont été victimes de l’une des trois formes d’exploitation retenues par l’ESEC à savoir : prostitution, tourisme sexuel impliquant des enfants et traite d’enfants à des fins sexuelles, a indiqué Halimatou Maïga, citant une enquête de son oraganisation.
Halimatou Maïga a déploré la maltraitance physique et psychologique et les abus sexuels en famille subis par la plupart des victimes. Celles-ci sont des mineures issues de familles économiquement précaires, de filles migrantes, des vendeuses ambulantes, des aides ménagères, des filles travaillant dans les bars ou dans les maisons closes, précisera Halimatou Maïga.
Ce fléau enferme les enfants dans une souffrance physique et psychologique, les pousse souvent à rompre le contact avec le monde adulte a regreté Halimatou Maïga.
Afin de l’éradiquer, ECPAT Luxembourg a décidé de renforcer les compétences des intervenants sociaux. Une initiative saluée par le psychologue des enfants, Dogodi Raoul Dembelé.
Mamoudou KANAMBAYE
