Plusieurs groupes congolais, maliens et yéménite ont été ajoutés sur une liste noire annuelle de l’ONU d’entités violant dans les guerres les droits des enfants, annexée à un rapport de son secrétaire général publié cette semaine.
Dans ce document portant sur 2017, Antonio Guterres s’alarme d’une forte augmentation des violations.
« Les enfants continuent d’être touchés de manière disproportionnée par les conflits armés dans de nombreux pays », relève-t-il. « En 2017, il y a une large augmentation du nombre des violations » les concernant par rapport à 2016, précise-t-il, évoquant « au moins 6.000 violations vérifiées imputées à des forces gouvernementales et plus de 15.000 à des groupes armés non-étatiques ».
Concernant les ajouts à la liste noire, « en République démocratique du Congo, les milices Bana Mura ont commis des viols, des abus sexuels et des enlèvements » tandis que le groupe Kamuina Nsapu a recruté et utilisé des enfants à grande échelle, attaqué des écoles et des hôpitaux et commis des rapts », indique le rapport.
« Au Mali, la Plateforme, qui inclut le Groupe d’autodéfense des Touaregs Imghad et leurs alliés et les groupes d’autodéfense Ganda Izo et Ganda Koy ont été inscrits sur la liste pour avoir recruté et utilisé des enfants ».
« De la même manière, au Yémen, le groupe Security Belt Forces a été recensé pour le recrutement et l’utilisation d’enfants », précise Antonio Guterres.
Le document énumère une quinzaine de pays dans lesquels des violations des droits des enfants ont été répertoriées. Parmi eux, la Birmanie est ciblée pour les opérations militaires menées contre la minorité musulmane Rohingya.
« Les cas vérifiés de recrutement et d’utilisation des enfants ont quadruplé en Centrafrique et doublé en République démocratique du Congo par rapport à 2016 », s’insurge le rapport.
Au Yémen, « le nombre d’enfants tués et mutilés reste à un haut niveau inacceptable », considère aussi Antonio Guterres. Il reconnaît dans le même temps « une baisse significative du nombre d’attaques contre des écoles et des hôpitaux » menées par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite en soutien des autorités et qui lui avait valu son inscription l’an dernier sur la liste noire de l’ONU.
Avec la transformation des FARC en parti politique en Colombie, ce groupe a été retiré de la liste. Les groupes jihadistes Etat islamique au Moyen-Orient et Boko Haram en Afrique « continuent de recruter et d’utiliser des enfants à une large échelle, en s’affranchissant des frontières », indique enfin le document onusien.