À la recherche de partenaires pour des investissements dans le domaine de l’énergie solaire, plusieurs opérateurs privés maliens ont participé à la Semaine durable de la capitale émiratie
Avec une architecture inspirée de l’union du désert et de la mer, le Centre national des expositions est l’une des belles attractions d’Abu Dhabi, capitale des Émirats arabes unis. Considéré comme le plus grand centre d’exposition au Moyen-Orient, il a été inauguré en 2007 par son Altesse Cheikh Khalifa Bin Zayed Al Nahnyan, président des Émirats arabes unis et Émir d’Abu Dhabi.
Avec un espace intérieur de 73.000 m², ce gigantesque joyau architectural bénéficie d’un calendrier annuel varié, accueillant près de deux millions de visiteurs chaque année. Des événements de dimension internationale y sont fréquemment organisés. C’est le cas présentement de la Semaine durable d’Abu Dhabi à laquelle participe le président de la République.
Mardi, Ibrahim Boubacar Keïta, en compagnie du ministre de l’Énergie et de l’Eau, Sambou Wagué, a visité le Salon où des entreprises, universités et autres spécialistes de questions énergétiques, hydrauliques et environnementales exposent leur savoir-faire. Le chef de l’État s’est arrêté notamment au niveau des stands de Total, de l’Université d’Abu Dhabi, d’AMEA Power, une entreprise des Émirats arabes unis spécialisée dans les projets énergétiques à partir de sources conventionnelles au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique.
Quelques opérateurs privés maliens sont aussi présents à la Semaine durable d’Abu Dhabi. Mody Sacko, directeur de l’entreprise Mohacom Sarl, en fait partie. «La semaine de durabilité d’Abu Dhabi se tient chaque année, elle est basée sur les énergies renouvelables. Son but est de permettre aux pays de quitter l’énergie fossile pour les énergies renouvelables. C’est une surprise que les pays producteurs du pétrole soient à la base de cette initiative», explique-t-il.
Selon lui, le Mali et les autres pays africains qui ont suffisamment le soleil pendant toute l’année, n’ont pas le choix pour migrer vers les énergies renouvelables.
L’entrepreneur Sacko dit être à la semaine durable d’Abu Dhabi pour saisir des opportunités. «Ce pays du Golfe est connu pour sa production pétrolière. Malgré tout, il envisage de construire une centrale solaire de 100 mégawatts au Mali. C’est pour vous dire que tous les pays sont conscients du réchauffement de la planète, ils essayent donc de lutter contre ce phénomène en faisant des investissements dans le domaine des énergies renouvelables», dit-il.
Il est clair que Mody Sacko et d’autres entrepreneurs maliens cherchent dans la capitale émiratie des opportunités d’affaires en vue de développer l’énergie solaire dans notre pays. Toute chose qui permettra au plus grand nombre de nos concitoyens d’accéder à cette source d’énergie qui est considérée par les spécialistes comme propre et moins cher.
C’est cet argument que le président Ibrahim Boubacar Keïta a mis en avant lors de son intervention au panel de mardi dernier. Il a signalé que certains pays du Sud comme le nôtre ont un coût de production d’énergie très élevé par la dominance de l’énergie fossile dans le mix énergétique. Le coût de production élevé limite l’accès de la population à l’énergie et freine le développement économique. L’utilisation des énergies renouvelables, a-t-il dit, permet ainsi d’atteindre le coût de production et contribue au développement des infrastructures socio-économiques de base, à la création des richesses et d’emplois. Le président Keïta ajoutera que d’une manière générale, les énergies renouvelables permettront d’accélérer l’industrialisation des pays du Sud.
En outre, le chef de l’État affirmera que notre continent est menacé par les effets du changement climatique et l’épuisement des sources d’énergies fossiles. Face à ces défis, les énergies renouvelables se présentent comme une alternative indéniable à cause de son caractère renouvelable, inépuisable et respectueux de l’environnement.
La compagnie énergétique japonaise Univergy Solar réalise des projets de centrales solaires, à travers le monde. Son représentant en Afrique de l’Ouest, le Sénégalais Mansour Diagne, estime que nos États sont condamnés à aller vers les énergies renouvelables qui sont non seulement écologiques mais également accessibles aux populations de la ville comme de la campagne. Il salue la présence du président Ibrahim Boubacar Keïta à cette exposition pendant laquelle les nouvelles innovations en matière des énergies renouvelables sont montrées au grand public.
Envoyés spéciaux
Madiba KEITA
Aliou SISSOKO
Source : L’Essor