Dans l’affaire de licenciement abusif qui oppose l’ancien chef du personnel, Zanké Diallo, à la Sogea-Satom, la justice, dans un arrêt rendu public le 13 janvier 2020, a débouté le plaignant de toute prétention de réclamation de dommages, intérêts et droits de rupture. Elle ordonne cependant à l’entreprise de lui délivrer un certificat de travail !
Zanké Diallo a travaillé pendant 24 ans à la Sogea-Satom. Il a été licencié abusivement en avril 2019 par Mahamadou Sacko, le responsable de la Sogea-Satom, (Agence Bamako). L’auteur de son licenciement, M. Sacko n’a pu motiver son acte et n’a jamais daigné nous répondre malgré nos multiples sollicitations.
Le chef d’agence du Mali, Mahamadou Sacko, aurait pris, seul, sa décision sans même consulter le directeur du chantier de Kabala, Moussa Touré, encore moins la cheffe des ressources humaines, Mme Louise Guindo. Aussi, le chef de personnel de l’agence de Bamako, Mahamadou Cissé et le directeur administratif et financier ont tous affirmé ne pas être au courant de cette décision qui va à l’encontre de tous les textes et les contrats à Satom. Pis, dans cette manœuvre « controversée », aucune procédure n’a été respectée. Selon les décisions que nous avons confrontées, la lettre d’information de licenciement a été envoyée le 19 avril 2019 à l’inspection du travail de Koulikoro et une semaine après, sans l’avis de l’inspection, la décision de licenciement a été prise le 26 avril 2019. Et le chef personnel n’a été informé que le jour de son départ.
Aucun administrateur de la Satom, convoqué par l’inspection du travail de Koulikoro, n’a pu donner de raisons « valables », selon nos sources à Koulikoro. Et M. Diallo, stupéfait, a déposé une plainte contre la société.
Il figure sur la liste des 73 travailleurs licenciés en avril dernier du chantier de la station d’eau potable de Kabala. Les motifs avancés par la direction générale de l’Agence de Bamako ne convainquent pas les responsables du projet de Kabala encore moins l’inspection de travail de Koulikoro.
Selon la décision, les 73 travailleurs auraient été licenciés à cause d’un manque de moyens, le chantier tirant vers sa fin. Mais, le hic, est que c’est le chef du personnel, Zanké Diallo, qui figure dans le lot. Dès l’annonce de la décision, l’ensemble des responsables de l’agence et du projet de Kabala ont manifesté leur désarroi car, généralement sur les chantiers de la Sogea-Satom, c’est le chef personnel qui est licencié en dernier recours, à la fin définitive des travaux. Aussi, son licenciement peut intervenir en cas de fautes graves ou de manquements. Mais, pour le cas de M. Diallo, c’est différent : le chantier est à son étape critique, les fonds existent et il n’a jamais reçu d’avertissement pour manquement. Tout plaide donc en sa faveur, mais il a été mis à la porte juste avant sa retraite.
L’affaire portée devant le tribunal de la Commune III, a été vidé le 13 janvier 2020. Contre toute attente, le juge dans un arrêt a débouté Zanké Diallo « de toute prétention, réclamation de dommage et intérêt et droit et rupture, ordonne cependant à Sogea-Satom de lui délivrer un certificat de travail ».
A. S.