Après avoir échoué à lever totalement la somme de 25 milliards FCFA, le mercredi 21 août 2024, le Mali changea de stratégie, ce qui lui a réussi. Ainsi, il a pu mobiliser la somme qu’il cherchait. C’était ce 4 septembre 2024.
Alors qu’il recherchait au départ la somme de 25 milliards FCFA, Bamako s’est vu proposer une enveloppe globale de 26,24 milliards FCFA, pour un taux de couverture de l’opération ressorti à 104,96%. Le Trésor public malien a opéré le choix de mobiliser moins que prévu, à savoir 22,65 milliards FCFA (34,5 millions d’euros), soit un taux d’absorption de 86,34%.
Dans le détail, le BAT (Bon assimilable du trésor) a retenu 12,29 milliards FCFA pour un taux marginal de 8,95% avec un rendement moyen pondéré de 9,72%. Pour ce qui est des OAT (Obligations assimilable du trésor), la maturité 3 ans a validé 10,19 milliards FCFA avec un prix marginal de 9 110 FCFA, pour un rendement moyen pondéré de 9,78%. La maturité 5 ans a admis 0,16 milliard FCFA pour un prix marginal de 9 105 FCFA, avec un rendement moyen pondéré de 8,61%. Les offres retenues émanent de 6 pays sur les 8 Etats membres de l’Union. Ces offres proviennent en majorité du Mali, avec un taux de 82,11%, soit 18,6 milliards FCFA. Cette réussite est essentiellement due au fait que le Mali a opté pour ses titres à court terme, une stratégie qui lui a réussi.
Les titres à court terme intéressent les investisseurs
En raison de la situation politico-sécuritaire du Mali, les investisseurs sont très méfiants. C’est pourquoi, ils préfèrent les titres à court terme. L’échec du 21 août 2024 a permis au Mali de revoir sa stratégie qui, dans un passé très récent, avait bien marché.
En effet, Le Mali avait mis en vente des Bons et Obligations Assimilables du Trésor (BAT et OAT) pour un montant total de 10 000 millions de FCFA, répartis sur trois types de titres, chacun avec des durées et des rendements différents. Parmi les trois émissions proposées, seul le BAT à 91 jours a trouvé preneur. Le montant global des soumissions pour ce titre s’est élevé à 12, 124 milliards de FCFA, dont 11 milliards de FCFA ont été retenus. Ce titre à courte échéance, avec un taux d’intérêt fixe de 6,25 %, a affiché un rendement moyen pondéré de 9,21 %. Le taux de couverture de cette émission a atteint 146,08 %, soulignant un fort intérêt des investisseurs pour ce type de placement à court terme, dont l’échéance est fixée au 19 novembre 2024.
En revanche, les autres titres proposés par le Mali, à savoir le BAT à 364 jours et l’OAT à 3 ans, n’ont pas réussi à attirer les fonds nécessaires. Le BAT à 364 jours, avec un montant proposé de 1 022 millions de FCFA, n’a retenu aucun financement, malgré un taux de couverture de 110 %. De même, l’OAT à 3 ans, pour laquelle un montant de 1 461,8 millions de FCFA avait été mis en adjudication, n’a pas non plus retenu de soumissions. Ces résultats contrastés révèlent une préférence claire des investisseurs pour les titres à court terme. Ceux-ci sont perçus comme moins risqués dans un contexte économique incertain. Les échéances plus longues, en revanche, semblent avoir suscité des réserves, probablement en raison des perspectives économiques et financières à moyen et long terme qui restent incertaines dans la région.
Cyrille Coulibaly