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Emmanuel Macron et Serguei Lavrov poursuivent leur bataille d’influence en Afrique, pays par pays

Coïncidence des agendas ou chassé-croisé assumé ? Le président français effectue une tournée africaine alors que le chef de la diplomatie russe continue ses visites sur le continent. L’occasion pour les deux pays de poursuivre la bataille de communication qui les oppose en Afrique depuis quelques mois pour s’attirer les faveurs du continent.

 

Arrivé au Bénin ce 27 juillet, le président français Emmanuel Macron est à la deuxième étape de sa tournée africaine qui s’achèvera en Guinée-Bissau. Dans le même temps, Sergueï Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères quitte le Congo-Brazzaville pour l’Ouganda et l’Ethiopie après une escale égyptienne.

Sur un territoire où ils rivalisent d’ardeur pour maintenir ou étendre leur sphère d’influence, les deux pays n’ont pas tardé à relancer la guerre de communication qui les oppose, particulièrement en Afrique, depuis quelques mois. Le sujet choisi est évidemment la pénurie de céréales causée par la crise ukrainienne. « Les sanctions interdisent aux bateaux russes de se rendre dans les ports européens et elles interdisent aux navires étrangers d’aller charger des marchandises, dont les céréales, dans les ports russes. Alors, jugez vous-même », a déclaré le chef de la diplomatie russe au Caire.

Au Cameroun, le président français lui répond. « On est attaqué par certains qui expliquent que les sanctions européennes seraient la cause de la crise alimentaire mondiale, dont africaine. C’est totalement faux, c’est simplement que l’alimentation comme l’énergie sont devenues des armes de guerre russes ».

Malgré tout, Emmanuel Macron le sait, ce ne sera pas aussi facile de faire entendre le point de vue de la France. L’influence de la Russie est de plus en plus forte sur le continent. Pour le président français, c’est l’une des raisons qui empêche le continent de prendre position sur la crise ukrainienne. « Je vois trop souvent de l’hypocrisie, en particulier sur le continent africain (…) à ne pas savoir qualifier une guerre, parce qu’il y a des pressions diplomatiques, je ne suis pas dupe », a-t-il déclaré.

Au Cameroun, la presse française a rappelé le renouvellement d’un accord de coopération militaire entre le Cameroun et la Russie. De toutes les façons, le président camerounais Paul Biya explique que l’accord n’a aucun rapport avec la situation ukrainienne. « Nous avions signé avec ce pays un accord de coopération qui était venu à expiration. On l’a renouvelé et nous l’avons signé. Le voyage de mon ministre en Russie n’avait pas de rapport avec la situation de la guerre en Ukraine. Nous avons l’habitude de signer des accords de ce genre en Afrique ».

L’épisode avait irrité la France. Mais, conscient d’avoir perdu en influence sur le contient, le pays montre patte blanche. L’Elysée a placé la tournée sous le signe d’une « démarche de renouvellement de la relation de la France avec le continent africain ». Sans être prête à tout, la France veut soigner sa relation avec les pays africains. Des partis d’oppositions camerounais réclamaient qu’Emmanuel Macron reconnaisse les « crimes de la France coloniale », il promet d’ouvrir aux historiens les archives françaises sur l’action de la France pendant la colonisation et après l’indépendance.

Visiblement prête à faire des efforts pour regagner les faveurs du continent, la France veut également se présenter comme un allié plus respectueux que la Russie.  « Je crois que nous serions naïfs de ne pas nommer ce qui s’est développé ces dernières années, qui est ce que j’appellerais une présence hybride de la Russie, qui passe d’abord par du développement de la propagande, par l’intervention de milices Wagner. En particulier, ce que nous avons vu ces dernières années fleurir en République centrafricaine et au Mali, pour ne citer que deux cas, est très préoccupant, parce que ce ne sont pas des coopérations classiques », a expliqué Emmanuel Macron. La diplomatie russe ne tardera certainement pas à répondre à cette déclaration.

Servan Ahougnon

Source : Agence Ecofin

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