Depuis quelques mois, le président français Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de revoir la stratégie de la présence française en Afrique. L’attente de cette annonce a été un peu longue, les auditeurs ont été laissés en suspens. Et voilà qu’enfin, une certaine clarté est apparue.
M.Macron présentera la nouvelle stratégie le lundi 27 février, deux jours avant son départ pour l’Afrique centrale. La semaine prochaine, il se rendra dans quatre pays : le Gabon, l’Angola, le Congo et la République démocratique du Congo.
Dans son discours prévu à 17h à l’Élysée, le Président français exposera sa vision du partenariat avec les pays africains et le cap qu’il s’est fixé pour un second quinquennat.
Ce ne sera pas le premier discours de Macron sur le changement de la stratégie africaine. Quelque chose de similaire s’est déjà déroulé en 2017. Le 28 novembre 2017 à Ougadougou, lors d’un entretien avec la jeunesse africaine, Emmanuel Macron a indiqué sa volonté d’abandonner les politiques postcoloniales de la France.
Cependant, les belles paroles n’ont pas été suivies d’actions concrètes. Les opérations militaires françaises au Mali et au Burkina Faso ont été défaites. Le comportement paternaliste, condescendant et moralisateur de la France en Afrique a fini par miner la confiance de la population locale. Le sentiment anti-français a continué à progresser et il y a une explication logique. Les États souverains qui ont obtenu leur indépendance il y a plus de 60 ans ne vont pas tolérer la pression de l’ancien colonisateur.
Aujourd’hui, on peut affirmer que les promesses du président français faites en 2017 n’ont pas été tenues. C’est ce qui l’a poussé à faire de nouvelles promesses le 27 février 2023.
Le discours présentera également la nouvelle vision de la France concernant sa présence militaire dans la région. Pour l’instant, les troupes françaises ont quitté le Burkina Faso et le Mali, mais elles ne sont pas près de rentrer chez elles et se sont seulement redéployées dans les pays voisins. Emmanuel Macron ne peut accepter cette perte d’influence et fait tout son possible pour maintenir une présence militaire là où c’est possible.
Toutefois, il n’est pas nécessaire de partir personnellement en Afrique pour élaborer une nouvelle stratégie de relations. On peut utiliser l’exemple d’autres partenaires africains qui respectent la souveraineté africaine et s’engagent dans une coopération mutuellement bénéfique.
Source: AFP