Ce sont 86 jeunes officiers de la 40e promotion de l’Ecole militaire Inter-Armes de Koulikoro qui ont reçu leurs galons, le samedi 27 juillet 2019, au Centre d’instruction Boubacar Sada Sy de Koulikoro. La cérémonie était présidée par le Chef suprême des Armées, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita.
Au cours d’une cérémonie riche en couleurs, surtout marquée par une très grande discipline, 86 officiers de l’Ecole militaire interarmes (Emia) ont reçu leurs galons. Cette promotion, qui porte le nom de feu colonel Ousmane Coulibaly, ancien Chef d’Etat-major général des Armées, est composée de 58 élèves du cycle normal, 18 du cycle d’adaptation et 10 du cycle spécial. Les 58 élèves d’actives sont désormais des sous-lieutenants et les 27 autres sont des officiers prêtant seulement le serment. Pour cette promotion, composée également de six femmes, le Malien Adama Téssougué a été déclaré major avec une moyenne de 16,37/20. La promotion regroupe six nationalités : malienne, togolaise, ivoirienne, nigérienne, burkinabé et guinéenne.
Heureux et fier, le commandant du centre, le colonel Yacouba Traoré, a remercié les plus hautes autorités de l’armée malienne qui ont toujours soutenu l’Emia. Il n’a pas oublié l’encadrement, qui n’a ménagé aucun effort pour mener à bien la formation de ces officiers, auxquels il a manifesté toute sa gratitude pour leur assiduité. Le colonel Traoré a indiqué que l’Emia avait été créée le 1er octobre 1962 et était initialement installée dans les locaux de l’Ecole des enfants de troupe de Kati, avant d’être transférée, le 1er octobre 1962, à Koulikoro. Elle a pour mission d’apporter aux Forces armées maliennes un appoint permanent en officiers de valeur, dans un monde où les missions confiées aux armées sont de plus en plus complexes.
Le colonel Traoré a ensuite prodigué des conseils aux jeunes officiers, notamment celui de toujours donner le meilleur d’eux-mêmes et de se montrer dignes de leur promotion, de leur école et de leurs pays. Il leur a donné comme consignes de s’attacher toute sa vie au choix que l’on fait, s’accrocher jusqu’à en perdre le souffle au métier, sans jamais perdre ses ambitions, son dynamisme, rechercher et améliorer continuellement sa connaissance des armes et de l’armée.
Le président IBK, chef suprême des Armées, a été salué et remercié par le chef d’Etat-major des Armées pour ses efforts en faveur des Famas et sa vision stratégique de la sécurité et de la défense.
IBK, pour sa part, est revenu sur la situation sécuritaire du pays et félicité l’hommage rendu à feu colonel Ousmane Coulibaly. “Notre armée nationale a rendu hommage à un officier de mérite, officier hors pair, un homme de toute loyauté, d’un patriotisme ardent qui, tout au long de sa vie, aurait été un modèle”, a-t-il témoigné. “Il n’est pas facile d’être dans les traces du colonel Ousmane Coulibaly… Et aujourd’hui, la jeune promotion qui a été baptisée sous nos yeux est de belle facture. Je lui souhaite le plus bel avenir dans le métier des armes en un temps où le défi qui est fait aux enfants du Mali est singulier”, a ajouté le président IBK. Avant de rappeler le défi “asymétrique, aussi planifié, aussi vicieux pour autant” auquel les Fama sont confronté. Mais, reconnait-il, “on l’oublie souvent ces hommes et ces femmes se dédient chaque jour, chaque nuit dans l’obscurité la plus absolue, dans les conditions les plus improbables possibles à tenir leur rôle de défense territoriale et de défense de la patrie. Cela est à leur mérite et c’est à cela que nous avons vu ce matin se dédier des jeunes sous-officiers de l’armée malienne, c’est un signe de courage, et un signe de bonheur, de l’espérance pour le Mali. Je leur souhaite donc d’être à l’écoute de leurs supérieurs, de savoir que ce métier qu’ils ont choisi n’est pas un métier de tout repos. Il leur faudra chaque jour se surpasser, donner encore plus pour toujours être à hauteur des situations et de mérite”.
“Nous ne sommes pas en temps de paix”
Le clou de l’intervention du président IBK a sans doute été l’appel à la vigilance absolue. Selon lui, le Mali n’est pas en temps de paix. Donc, estime-t-il, certaines attitudes et comportements devront être bannis pour laisser place à la “vigilance absolue”.
Il précise : “celui qui nous guette, celui qui a le mauvais destin, celui qui a le mauvais projet, est à l’affût de la moindre de nos faiblesses. Que donc à chaque instant, à chaque seconde l’on soit sur nos gardes”.
La cérémonie a été marquée par un défilé des troupes, le baptême et le chant de la promotion, la remise de sabres et de galons, puis la prestation de serment.
Le parrain de la 40e promotion, feu colonel Ousmane Coulibaly, né le 21 octobre 1938 et décédé le 22 décembre 2018. Il a fréquenté l’école régionale de San puis l’école préparatoire de Kati (actuel Prytanée militaire de Kati) avant d’être incorporé dans l’armée française comme engagé volontaire, le 21 octobre 1956.
Le colonel Coulibaly gravit rapidement les échelons pour accéder au corps des officiers en 1961. Dans sa riche carrière, il a occupé de grandes postes de responsabilité au sein de la Grande muette et a eu plusieurs distinctions honorifiques maliennes et étrangères.
Sory I. Konaté
Source: Mali Tribune