Le taux d’accès à l’électricité au Mali est de 41% au plan national et de seulement 17% en zone rurale. Pourtant, le pays dispose d’un potentiel important en énergie solaire. Intervenant dans le domaine depuis une vingtaine d’années, la société SSD FRES Mali Yeelen Kura SA veut réunir les acteurs en atelier national afin de favoriser un meilleur partage d’expériences et d’impliquer davantage les acteurs institutionnels.
De nombreux intervenants opèrent dans le domaine de l’électrification rurale au Mali depuis des années, mais les résultats restent encore en deçà des attentes. Consciente des nombreux enjeux, la société d’électrification rurale Yeelen Kura SA, créée en 1997 avec EDF et reprise en 2001 par la fondation FRES des Pays-Bas, envisage de mettre ensemble les acteurs pour identifier les défis.
Yeleen Kura, qui travaille dans le sud ouest du Mali, dispose de plusieurs centres et offre 2 types de services. D’abord les kits solaires individuels mis à la disposition des foyers pour lesquels les propriétaires payent des redevances mensuelles, la maintenance du matériel étant à la charge de la société, qui remplace les lampes, batteries et accessoires. Elle dispose aussi de centrales hybrides (solaire et diesel), implantées dans les villages où la société nationale d’énergie n’intervient pas. Actuellement, 21 centres, dont 14 centrales, offrent des services d’électricité, avec un système de compteurs prépayés, à environ 8 000 clients.
Les services offerts vont du S1, à partir de 3 500 francs CFA par mois, pour alimenter 2 lampes et 1 prise pour une radio, au S4, généralement privilégié par l’administration, qui peut prendre en charge un réfrigérateur solaire, un ordinateur ou une imprimante, 6 ampoules et plusieurs prises pour 13 475 francs.
Mieux appréhender les défis
« Cette initiative est née du fait que les acteurs de l’électrification rurale ne se connaissent pas tellement. Et le domaine est nouveau pour plusieurs d’entre eux », justifie M. Souleymane Diallo, responsable de Yeleen Kura. Dans les zones d’activité, souvent même les responsables ne font pas la différence avec ce que fait l’AMADER, qui « joue un rôle de facilitateur lorsque nous obtenons des financements des bailleurs de fonds ».
L’atelier vise à susciter une prise de conscience des acteurs institutionnels, afin de « pousser notamment à des prises de décision » et à une législation adéquate, allant même jusqu’à des exonérations, car le coût de cette électrification, plus accessible que celui de l’énergie fossile, est encore élevé pour les populations rurales.
Fatoumata Maguiraga
Chiffres
Taux d’accès à l’électricité : 41%
Centrales : 14
Investissement depuis 1997 : Environ 6 milliards de francs CFA
Source : Journal du Mali