Accepter, à son corps défendant, d’être le porte-flambeau du peuple Adema à l’élection présidentielle du 29 juillet prochain, ou décliner l’offre. Tel est le dilemme, auquel Pr Dioncounda Traoré est confronté.
Considéré comme le meilleur d’entre les candidats aux primaires de l’Adema, Pr Dioncounda Traoré vient d’être désigné comme le candidat de l’Adema-pasj à la présidentielle du 29 juillet prochain. C’était à l’issue de la réunion du Comité exécutif du parti, qui s’est tenue le 09 avril dernier.
Or, depuis plusieurs semaines déjà, ses proches ne cessent de jouer les rabat-joie, en criant sur tous les toits qu’il déclinerait l’offre du parti. Lui-même n’a pipé mot sur son intention d’accepter ou de refuser de représenter son parti à cette élection présidentielle, annoncée comme un tournant dans l’histoire de notre pays.
C’est, peut-être, pour le mettre devant le fait accompli, que le « peuple Adema » a choisi d’entériner sa candidature, sachant bien qu’il n’accepterait jamais de croiser le fer avec IBK, le président sortant, soupçonné d’être candidat à sa succession.
Liés par une amitié réciproque, empreinte d’un profond respect, les deux hommes seraient liés par un pacte vieux de près de 30 ans.
Alors ministre de l’Enseignement supérieur du président Konaré, Pr Dioncounda Traoré avait été limogé pour n’avoir pu mettre un terme aux mouvements scolaires d’alors. C’est grâce, dit-on, à IBK, chef du gouvernement à cette époque, que Pr Dioncounda Traoré avait été nommé ministre des Affaires Etrangères. Depuis, dit-on, il aurait décidé de ne plus se présenter à une élection contre IBK, celui-là qui lui aurait évité une « humiliation ».
Préféré aux quatre autres candidats aux primaires de l’Adema, par le « peuple Adema », Dioncounda Traoré va-t-il passer outre ce « pacte », qui le lie à IBK, en acceptant d’être investi candidat de l’Adema à la présidentielle du 29 juillet prochain ?
Une certitude : s’il reste cohérent avec lui-même, en déclinant l’offre de son parti, il s’en sortira, peut-être, grandi ; mais il sera accusé, toute sa vie durant, d’avoir privé l’Adema d’une candidature, voire d’une victoire, à cette présidentielle, jugée « cruciale » pour notre pays.
En revanche, s’il accepte, il aura, au moins, répondu à l’appel du parti et de l’ensemble de ses militants. Qui voient en lui, aujourd’hui, le seul homme capable de sauver le parti d’une implosion certaine.
Oumar Babi
Source: Canard déchaîné