Dans la circonscription électorale du Cercle de Yélimané, les rideaux sont tombés sur le premier tour des élections législatives du 29 mars 2020.
Neuf listes étaient en compétition ( 5 listes d’alliances, 4 listes propres).
Après la proclamation des résultats provisoires par le Ministère de l’Administration Territoriale, les yeux étaient rivés sur la Cour Constitutionnelle, dans l’attente des résultats définitifs.
A Yélimané deux listes sont arrivées à tête au 1 er tour: l’Alliance RPM-Yéléma ( 49,38% ), l’Alliance UMRDA-Faso-Jigi – Adéma PASJ ( 30,34% ). Elles se préparaient à un affronté le 2 ème tour, le 19 avril 2020.
Une Déclaration Commune était en cours de signature entre sept listes présentées au 1 er tour, pour un soutien à l’Alliance UM-RDA Faso-Jigi / Adéma PASJ.
Et voilà que la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle tombe comme une douche froide.
Un tripatouillage des chiffres, faisant passer par miracle, la liste RPM-Yéléma dès le 1 er tour, avec 50, 18% .
Il convient de noter qu’au lendemain de la proclamation des résultats provisoires par le Ministère, aucune réclamation, aucune contestation, aucun recours n’a été porté devant la Cour constitutionnelle.
Et voici, l’explune explication, aucun commentaire n’intervient après le changement intempestif de chiffres, opéré par la Cour Constitutionnelle.
Nous sommes devant un scandale et une manipulation de haute volée.
Une fois passé le temps de la stupeur, de la colère, de l’indignation, de la révolte, vient le temps de l’analyse et de la réflexion.
Comment comprendre cette manipulation des chiffres, sans pointé du doigt, la présence des barons du RPM, qui siègent au sein de la Cour constitutionnelle (ils ne sont pas là pour enfiler des perles).
Comment comprendre ce tripatouillage des résultats, sans pointé du doigt, un règlement de compte. En effet Bassirou Diarra et l’honorable Ahamada Soukouna, sont deux leaders politiques du cercle de Yélimané, qui ont refusé leur soutien à IBK en 2018, lors de l’élection présidentielle.
Le couronnement de ce tripatouillage, c’est le premier à la démagogie, par l’Appel à l’incivisme fiscal (le refus de payer la TDRL) qui a fait, dans le cercle de Yélimané, les beaux jours du parti au pouvoir.
Le Mali va mal. Nous le savons.
Avec une Cour Constitutionnelle au service exclusif du pouvoir, notre pays s’enfonce dans l’arbitraire.
La circonscription de Yélimané n’est pas un cas isolé. D’autres subissent le détournement des votes, des actes scandaleux contre la démocratie.
Nous demandons :
- Le recomptage des bulletins de vote, en présence de toutes les parties prenantes, comme cela se pratique dans les grandes démocraties.
- La possibilité de porter devant la Cour de Justice de la CEDEAO, ce contentieux électoral,
L’heure est grave . La démocratie malienne, conquise de hautes luttes, est en voie de délitement.
La seule référence désormais pour se faire élire, lors d’une élection, c’est l’argent, la corruption et les relations.
Pour moi et mes amis, nos parcours personnels le prouvent, l’engagement en politique est un combat propre, désintéressé, un combat de longue haleine. Ce combat nous le poursuivrons, pour un Mali de justice, d’équité, un Mali de progrès social, de paix.
Bamako le 17 avril 2020
Bassirou Diarra dit Konté
Commandeur de l’Ordre National du Mali
Chevalier de la Légion d’honneur de France
Source: Lerepublicainmali