Annoncées pour se tenir le 29 mars, les élections législatives au Mali suscitent des réactions négatives du côté de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD).
Les conditions ne sont pas encore réunies pour la tenue des élections législatives transparentes. Telle est, en substance, la position commune de l’ex rébellion et de l’opposition politique.
Pour la première, il est hors de question qu’elle s’implique dans un processus « de nature à saper dans le contexte présent tous les efforts de réconciliation engagés avec leurs corollaires de détérioration des arrangements sécuritaires et une totale opacité des opérations électorales ».
Quant à la seconde, elle « réaffirme sa volonté de prendre part aux élections législatives » tout en tenant le gouvernement pour « responsable de toute crise pré ou post-électorale pouvant survenir en raison de la persistance des déficiences à l’origine des précédents reports ».
Concrètement, la CMA conditionne sa participation à ces échéances à la mise en oeuvre des dispositions de l’accord de paix qui consacrent une « plus grande représentation des populations du Nord au sein des institutions nationales ».
Pour ce faire, elle réclame l’effectivité de la réorganisation territoriale et du nouveau découpage administratif, avec la prise en compte dans le processus des nouveaux cercles et régions du nord, ainsi que l’implication des réfugies et déplacés internes.
La non opérationnalisation des nouvelles régions est également l’un des arguments du FSD pour qualifier de « précipitée » la convocation du collège électoral. Le Front dénonce par ailleurs une décision unilatérale du gouvernement et estime que des préalables étaient nécessaires avant la fixation de la date des législatives.
« Aucun débat n’a encore été instauré à cet effet avec les acteurs concernés pour s’assurer que les déficiences à l’origine des précédents reports aient été corrigées (insécurité grandissante, opérationnalisation des nouvelles régions et réformes électorales pertinentes dont la nécessité a été unanimement reconnue) », affirme l’opposition dans un communiqué.
Soumaila Cissé, son Chef de file, craint qu’il y ait « beaucoup de députés nommés par le ministère de l’administration territoriale » si les élections législatives sont organisées dans les conditions actuelles.
Restant sur sa position affichée dès l’annonce du scrutin, la CMA, quant à elle, appelle explicitement le gouvernement « à surseoir » à sa décision et considérer ses réserves exprimées.
Malivox