Les médias doivent, entre autres, signaler les problèmes, dénoncer les violations des lois et informer l’électorat sur les programmes électoraux des partis politiques et candidats.
Notre pays a abrité, la semaine dernière, un atelier de formation consacré à « la couverture médiatique des élections ». La rencontre de 3 jours était initiée à l’intention d’une vingtaine de journalistes par la Fédération internationale des journalistes avec le soutien de l’UNESCO et avec la collaboration de l’UNAJOM. La session a permis aux participants de s’initier à la couverture médiatique lors des scrutins, en particulier dans un pays post conflit comme le nôtre.
A travers des thèmes comme « Medias, élection et conflit », « Média et élection », « Campagne électorale, couverture médiatique, discours électoral », les participants ont étudié le rôle et l’importance des médias en période électorale.
Les débats ont souligné que les médias, pendant toute la durée du processus électoral, ont charge d’aider les électeurs à faire leur choix en toute connaissance de cause. La couverture médiatique des candidats, des partis et des processus électoraux poursuit cet objectif central, a expliqué Cheick Omar Maïga, consultant, journaliste et ancien secrétaire général du ministère de la Communication. « Les médias ont le devoir de fournir aux électeurs des informations fiables, précises et détaillées sur tous les aspects de l’élection. Ces informations aideront les électeurs à connaitre et comprendre leurs droits démocratiques, afin d’en faire usage sans peur, sans intimidation et sans contrainte, a-t-il détaillé.
Les médias doivent à tout moment observer les valeurs et principes fondamentaux du journalisme, entre autres, l’impartialité, la précision ainsi que la responsabilité. S’ils dévient, les auditeurs, les téléspectateurs et les lecteurs ne seront pas dupes.
Mahamadou Talata, un autre professionnel de la communication, confirme que la mission du journaliste est d’informer entièrement les citoyens sur les problèmes et sujets importants ainsi que les alternatives proposées, afin qu’ils puissent voter en toute connaissance de cause.
Il est donc nécessaire d’avoir une presse libre, sérieuse et digne de confiance. Une presse fiable est strictement recommandée pour faire face à la corruption et aux activités illégales dans les élections. « C’est effectivement le rôle des médias de signaler les problèmes, de dénoncer les violations des lois et d’informer l’électorat sur les programmes électoraux des partis politiques et candidats », a insisté Mahamadou Talata.
Cependant le journaliste ne saurait jouer un rôle véritable et significatif d’information, de vérification et de modérateur du débat public que s’il n’entretient pas de rapport de sujétion avec ceux dont il décrit, analyse, ou commente les activités. Pour Mahamadou Talata, il est nécessaire de susciter l’élaboration et la divulgation d’une charte des médias en période électorale, poursuivre le renforcement des capacités des médias par les formations et équipements appropriés pour la couverture des élections. Il faut aussi et surtout assurer la protection effective des journalistes et autres personnels des médias et de leurs locaux.
Les médias doivent inscrire durant tout le processus électoral, leurs actions dans la préservation de la paix sociale et assumer leur rôle social d’informateurs au service du public. Ils doivent aussi combattre toute tentative d’incitation à la haine, à la violence, aux règlements de compte, aux crimes et aux délits et la non-transparence dans le processus électoral. En somme, selon le professionnel de la communication, il faut élaborer un code ou un guide de bonne conduite du journaliste en période électorale.
Les médias doivent informer les électeurs des résultats du scrutin de manière détaillée au fur et à mesure de leur diffusion, qu’ils soient provisoires ou finaux, par l’organisme de gestion électoral. C’est aussi le moment où les journalistes doivent faire très attention lorsqu’ils prédisent des résultats finaux basés sur les résultats partiels disponibles, a averti Cheick Omar Maïga.
M. A. TRAORE