Le président français a reçu la chancelière allemande au palais du Pharo, à Marseille, vendredi 7 septembre 2018. Après avoir rencontré la veille les chefs de gouvernement du Benelux à Luxembourg, Emmanuel Macron poursuit sa tournée parmi ses alliés européens. Objectif : faire le point sur les grands dossiers, à neuf mois des élections européennes et avant plusieurs rendez-vous importants à 28.
Avec notre envoyée spéciale à Marseille, Anastasia Becchio
Un tête-à-tête d’une heure, suivi de discussions élargies aux délégations, puis un dîner dans un restaurant trois étoiles surplombant la mer. Le président français et la chancelière allemande ont passé la fin de journée à « préparer l’avenir », selon les termes employés par Emmanuel Macron devant le perron du palais du Pharo. Un avenir européen qui s’annonce chargé, avec une série de rendez-vous à 28, à commencer par un sommet à Salzbourg, en Autriche, dans deux semaines.
L’approfondissement de la zone euro, l’union bancaire, la taxation des géants du numérique, le Brexit : autant de sujets sur lesquels le couple franco-allemand entend avancer avant que la campagne des européennes ne vienne paralyser les travaux. Une campagne dont l’un des thèmes récurrents sera l’épineux dossier migratoire, sur lequel les Vingt-Huit se divisent.
Angela Merkel, une alliée naturelle mais affaiblie
Le choix de la cité phocéenne pour ce rendez-vous n’avait rien d’anodin ; Marseille est une terre d’accueil, a rappelé le président français, qui ambitionne de faire de la Méditerranée « une chance et non une crainte ». Angela Merkel comme Emmanuel Macron partagent le même souhait : stopper la progression des nationalistes, partisans d’une ligne intransigeante sur l’immigration, à l’instar de la Hongrie ou de la Pologne.
Le chef de l’Etat français ambitionne de constituer une alliance de pays progressistes. Encore faut-il trouver suffisamment de soutiens. Or, dans ce tableau, Angela Merkel apparaît comme une alliée naturelle. Mais une alliée qui, si elle partage cette vision, est aussi fragilisée dans sa propre coalition, sous pression de son très droitier ministre de l’Intérieur Horst Seehofer.
RFI