En fin de mission Cécile Kyenge, chef de la mission d’observation de l’Union européenne a tenu à rencontrer la presse nationale et internationale pour leur faire part de son souci sur la distribution des cartes d’électeurs et de la sécurité du scrutin. C’était ce mercredi 11 juillet 2018 à l’hôtel Sheraton. Elle était aussi assistée à ce point de presse par ses collègues Marie Violette Cesar, Chef Adjoint et d’Alain Chabod.
– Suite à l’invitation du Gouvernement malien, la Mission d’Observation électorale de l’UE (MOE UE) est déjà présente depuis le 19 juin dans le pays. Elle dispose à Bamako d’une équipe cadre de 9 analystes dans les domaines électoral, politique, légal, droits de l’homme/genre, données de l’observation et médias, ainsi d’une équipe logistique et sécurité.
La dite mission est composée de 20 observateurs dits de longue durée qui assurent le suivi de la phase pré-électorale et de la campagne électorale, de la distribution des cartes d’électeur, des préparatifs et du déroulement du scrutin, ainsi que de la compilation des résultats. Ils rencontrent dans leurs zones d’observation les différents acteurs de l’élection présidentielle, candidats ou équipes de candidats, partis politiques, coalition, administration électorale, membres des bureaux de vote, société civile et médias. Ils sont renforcés une semaine avant le vote par 30 autres observateurs dits de courte durée, ainsi que par une vingtaine de diplomates de l’Union européenne en poste à Bamako.
Pour le scrutin du 29 juillet, la MOE UE disposera ainsi de plus de 80 observateurs sur le terrain, issus de 24 Etats-membres ainsi que de la Norvège, de la Suisse et du Canada. Les observateurs sont principalement déployés dans le Sud et l’Ouest du Pays ainsi qu’à Bamako, ils couvrent également en partie le Centre et le Nord en fonction des conditions de sécurité.
Selon Cécile Kyenge, chef de la mission, s’est dite satisfaite de s’entretenir avec 17 des 24 candidats à l’élection présidentielle ou leurs représentants, dont le président-candidat Ibrahim Boubacar Keita, et le chef de file de l’opposition Soumaila Cissé. Ajout ’elle qu’au cours de ses entretiens avec Mohamed Ag Erlaf, ministre en charge de l’organisation des élections, avec Siaka Sangaré, Délégué Général aux Elections et Salif Traoré, ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, ainsi qu’avec Tiénan Coulibaly de la Défense, elle a pris connaissance des mesures prises par le gouvernement pour assurer la sécurité de la campagne électorale et des bureaux de vote ainsi que de l’état d’avancée des préparatifs du scrutin.
« Même si je suis persuadé de la bonne volonté du gouvernement et de l’administration en matière d’avancement du processus électoral, je suis néanmoins soucieuse du rythme de distribution des cartes d’électeur à près de deux semaines du scrutin » a déclaré Cécile Kyenge. « Bien sûr, des mesures complémentaires sont prévues comme la poursuite de la distribution de ces cartes d’électeurs le jour du scrutin, mais si le rythme n’est pas à niveau, notamment dans certaines zones, nombre d’électeurs pourraient faire face à des sérieuses difficultés dans l’exercice du droit de vote ». « La sécurité de la campagne électorale et du scrutin représente un autre défi majeur, notamment dans le Centre ainsi que dans le Nord » selon la chef de la Mission de l’UE. « Le déploiement d’un dispositif de sécurité conséquent promis par les autorités est donc indispensable à la fois pour permettre aux candidats et aux électeurs de participer à la campagne, mais aussi rendre possible l’accès aux bureaux de vote dans les zones menacées le jour du scrutin » conclut ‘elle.
Bokoum Abdoul Momini