Ils sont 24 candidats à être officiellement dans le starting-block pour la présidentielle du 29 juillet 2018. Tel en a décidé la Cour constitutionnelle qui a rendu, hier dans la matinée, son arrêt portant liste définitive des candidats à ladite élection. La séance était présidée par Manassa Danioko, président de la Cour constitutionnelle, en présence des huit autres sages de l’institution. On notait également la présence de plusieurs mandataires des candidats.
Ce verdict, qui est sans recours, est proclamé 4 jours après la publication de la liste provisoire qui avait rejeté 13 candidatures sur les 30 reçues par la Cour. 7 prétendants ont donc pu apporter les justifications nécessaires à la validation de leurs candidatures. Il s’agit de Harouna Sankaré, Cheick Mohamed Abdoulaye Souad dit Modibo Diarra, Niankoro Yeah Samaké, Me Mountaga Tall, Hamadoun Touré, Choguel Kokalla Maïga et Mamadou Traoré. Essentiellement, il leur était reproché d’avoir cité dans leurs dossiers de candidature des noms de conseillers communaux qui ne figurent pas sur la liste officielle délivrée à la Cour constiuttionnelle par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Les intéressés, profitant des 24 heures accordées par la Cour pour les recours, ont finalement réussi à clarifier les choses, revenant, du coup, dans la course pour Koulouba.
En effet, Choguel Kokalla Maïga a sollicité et obtenu de la Cour la rétraction de la proclamation du 30 juin 2018 dans ses dispositions invalidant sa candidature au motif que son soutien Azahara Attaher (Région de Tombouctou) ne figure pas sur la liste officielle des conseillers communaux. En soutien à sa requête, il a produit notamment une décision du préfet du Cercle de Diré attestant que cette dame a été désignée conseillère communale en remplacement d’un élu démissionnaire. Ce changement n’a pas été pris en compte au niveau de l’Administration territoriale qui n’avait pas actualisé sa liste des conseillers communaux. Ainsi, la Cour est revenue sur sa décision et a validé la candidature de Choguel K. Maïga.
Le candidat Mamadou Traoré a, lui aussi, prouvé que son soutien Sékou Minta (Cercle de Barouéli) est un membre du conseil de Cercle de ladite localité. Idem pour Cheick Mohamed Abdoulaye Souad dit Modibo Diarra dont le soutien Soungalo Kanouté (Région de Kayes) avait été mis en cause. Après vérification, il s’est avéré que le soutien en question siège au conseil de Cercle de Kayes en sa qualité de conseiller communal élu en 2009 dans la commune de Khouloum et qu’à ce jour, aucune décision administrative ou judiciaire ne l’a déchu de cette qualité. Ce qui a convaincu les sages de la Cour.
Ceux-ci sont également revenus sur leur décision concernant la candidature de Me Mountaga Tall. Celui-ci avait été exclu au motif que le nom de son soutien Oumar Siby ne figurait pas sur la liste des conseillers de la Commune V du District de Bamako. A l’appui de sa requête, Me Mountaga Tall a fait valoir que l’intéressé est bel et bien conseiller communal et mieux, maire délégué du centre principal de la mairie de la commune indiquée.
Hamadoun Touré, également confronté au problème de parrainage, a aussi apporté les preuves justifiant les qualités de conseiller de ses trois soutiens mis en cause : Sory Ibrahima Doumbia (Commune V), Ibrahima Keïta et Sidiki Sountoura (Banamba). Quant au candidat Niankoro Yeah Samaké, il s’est finalement avéré que son casier judiciaire, tel que produit, n’est pas de nature à invalider sa candidature.
Aux côtés de ces «repêchés», il y a aussi les recalés qui ont vu leurs candidatures rejetées. Il s’agit de Mme Rakia Alphadi, épouse Ganfoud, Missa Koné, Boubacar N’tio Traoré, Aboubacar Abdou Touré, Ainéa Ibrahim Camara et Marcelin Guenguere. Ils ont tous commis l’erreur commune de n’avoir pas produit ni reçu de versement du cautionnement, ni liste (complète) des soutiens de députés ou d’élus communaux à leurs candidatures.
Issa DEMBÉLÉ
UN RAPPEL DE LA LOI FONDAMENTALE
La loi détermine la procédure, les conditions d’éligibilité et de présentation des candidatures à l’élection présidentielle, de déroulement du scrutin, du dépouillement et de la proclamation des résultats. Elle prévoit toutes les dispositions requises pour que le scrutin soit libre et régulier.
La Constitution de février 1992, en son article 33 (Titre III), traite spécifiquement de l’élection du président de la République. Selon cette disposition constitutionnelle, «le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n’est pas obtenue au premier tour de scrutin, il est procédé à un second tour, le deuxième dimanche suivant. Ce second tour est ouvert seulement aux deux candidats ayant réuni le plus grand nombre de suffrages. Mais, si l’un des deux candidats désiste, le scrutin reste ouvert au candidat venant après dans l’ordre des suffrages exprimés.
Si dans les sept jours précédant la date limite de dépôt des présentations des candidatures, une des personnes ayant, moins de trente jours avant cette date, annoncé publiquement sa décision d’être candidate, décède ou se trouve empêchée, la Cour constitutionnelle peut décider du report de l’élection. Et si avant le premier tour, un des candidats décède ou se trouve empêché, la Cour constitutionnelle prononce le report de l’élection. En cas de décès ou d’empêchement de l’un des deux candidats les plus favorisés au premier tour avant les retraits éventuels, ou de l’un des deux candidats restés en présence à la suite de ces retraits, la Cour constitutionnelle décidera de la reprise de l’ensemble des opérations électorales.
La convocation des électeurs se fait par décret pris en Conseil des ministres. La Cour constitutionnelle contrôle la régularité de ces opérations, statue sur les réclamations, proclame les résultats du scrutin».
LISTE DÉFINITIVE
DES CANDIDATS À LA PRÉSIDENTIELLE DU 29 JUILLET 2018
1 – Ibrahim Boubacar KEÏTA
2 – Aliou DIALLO ;
3 – Choguel Kokalla MAIGA ;
4 – Harouna
SANGARÉ ;
5 – Housseini Amion GUINDO ;
6 – Mamadou Oumar SIDIBÉ ;
7 – Soumaila CISSÉ ;
8 – Dramane
DEMBÉLÉ ;
9 – Moussa Sinko COULIBALY ;
10 – Cheick Mohamed Abdoulaye Souad
dit Modibo DIARRA ;
11 – Niankoro Yeah SAMAKÉ ;
12 – Modibo KONÉ ;
13 – Daba DIAWARA ;
14 – Mamadou DIARRA ;
15 – Mohamed Ali
BATHITY ;
16 – Mamadou TRAORÉ ;
17 – Modibo SIDIBÉ ;
18 – Hamadoun TOURÉ ;
19 – Modibo
KADJOKÉ ;
20 – Adama KANE ;
21 – Kalfa SANOGO ;
22 – Madame Djénéba N’DIAYE ;
23 – Oumar MARIKO ;
24 – Mountaga TALL ;
Source: Essor