Avec 67,16% des voix, Ibrahim Boubacar Kéita rempile pour un second quinquennat à la tête de la magistrature suprême du pays. Sa réélection a été solennellement proclamée, lundi dernier, par la Cour constitutionnelle lors d’une audience présidée par Manassa Danioko, président de l’Institution.
Ce second tour de la présidentielle 2018 opposait Ibrahim Boubacar Kéita à Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition, qui a recueilli 32,84% des suffrages exprimés. Le candidat de l’URD avait introduit une quinzaine de requêtes à la Cour constitutionnelle aux fins d’annulation des opérations de vote. Entre autres motifs invoqués par le requérant: la non sécurisation du vote par les forces armées et de sécurité dans plusieurs localités des Régions du Nord, le taux de participation anormalement élevé, les bourrages d’urnes et atteinte à la liberté du vote, la délocalisation illégale ou non opérationnalisation de bureaux de vote. Mais aucune des prétentions du requérant n’a prospéré devant la Cour constitutionnelle.
En ce qui concerne le recensement général des votes, la Cour, après avoir fait le décompte des voix par bureau de vote tant sur le territoire national qu’au niveau des représentations diplomatiques, a opéré diverses rectifications matérielles et procédé aux redressements qui s’imposaient. Entre autres, elle a examiné les bulletins déclarés nuls pour les motifs suivants : bulletins blancs, désignation insuffisante du candidat, bulletins ou enveloppes portant des signes autres que ceux prévus par la loi électorale.
Après examen desdits bulletins, il est apparu que certains d’entre eux ont été annulés quand bien même le choix de l’électeur ne prêtait à aucune équivoque. Ainsi, la Cour a-t-elle décidé de valider 734 bulletins qui avaient été annulés lors du dépouillement. Ils ont été repartis entre les deux candidats en lice : 518 voix pour Ibrahim Boubacar Kéita et 216 pour Soumaïla Cissé.
Pour un nombre d’inscrits de 8.000.462, la Cour constitutionnelle a dénombré 2.753.698 votants. Le nombre de bulletins nuls est de 85.648 et les suffrages exprimés sont 2.668.050. Le taux de participation est de 34,42%. Ibrahim Boubacar Keïta, président sortant et candidat à sa propre succession, a recueilli la majorité absolue des suffrages exprimés (1.791.926 voix, soit 67,16%) pour être proclamé élu président de la République pour les cinq prochaines années.
L’article 37 de la Constitution dispose que le président élu entre en fonction quinze jours après la proclamation officielle des résultats. Le mandat de Ibrahim Boubacar Keïta prendra effet pour compter 4 septembre 2018 à zéro heure et prendra fin le 3 septembre 2023 à minuit. Avant d’entrer en fonction, le président élu prête ce serment devant la Cour suprême : « Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine».
Issa DEMBÉLÉ
L’Esoor