L’édition 2016 de l’espace d’interpellation démocratique (EID), s’est tenue à sa traditionnelle date du 10 décembre, date anniversaire de le déclaration universelle des Droits de l’homme des Nations unies.
Comme à l’accoutumée, la journée longue et riche en interpellation, en présence de plusieurs membres du gouvernement sous la conduite du Premier ministre chef du gouvernement M. Modibo Keita. Le jury d’honneur était présidé par M. Diaby Kalifa Gassama, ministre de l’Unité nationale et de la citoyenneté de la Guinée. L’édition a passé au peigne fin, les 22 dossiers d’interpellations retenus sur un total de 234 reçus par bureau du Médiateur.
La satisfaction des interpellateurs demeure une des préoccupations du bureau du Médiateur de la République, dirigé par le sage Baba Akhib Haïdara. La qualité des débats au cours de cette 21ème édition a permis aux membres du jury de faire des recommandations pertinentes pour un EID plus engagé et respecté. La dynamique enclenchée depuis la 19ème session en vue de susciter un intérêt plus grand et plus soutenu des citoyens pour l’EID, continue de produire des effets positifs. «La tendance encourageante est celle de la participation de nos citoyens vivant dans les régions, hors de Bamako. Sur les 234 demandes d’interpellation, 132 proviennent des régions, soit 56,41% et 102 de Bamako soit43,59% », souligne le Médiateur. «Par contre nous restons frustrer par la faiblesse de la participation féminine. Elle a atteint à peine 5%. De même de celle des Maliens de l’extérieur peine à être mobilisée. Nous devons redoubler d’effort pour arriver à une participation plus significative de ces deux groupes cibles », a-t-il ajouté.
Cette année, conformément aux critères appliqués par la commission préparatoire, la 21ème session, après avoir reçu les dossiers les a classifié comme suit : 22 dossiers retenus pour être lus publiquement, 118 pour suite à donner et 94 demandes rejetées pour non-conformité aux critères de l’EID. Parmi toutes les interpellations retenues, celles qui concernent les litiges fonciers et domaniaux sont les plus nombreuses. Elles ont pour origine la non-exécution des décisions de justice, les régularisations de situations administratives et le non-respect des engagements contractuels de l’État.
Ce sont donc au total, 22 ministres concernés qui ont été interpellés oralement, notamment le ministère de la Justice et des droits de l’homme, de celui de l’Intérieur et de la sécurité, des domaines de l’État et des affaires foncières, de l’Économie et des finances, de l’Emploi et de la formation professionnelle, de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, entre autres. «Le chantier de l’EID reste encore très grand. Certes des efforts ont été fournis pour la mise en œuvre des recommandations du jury d’honneur, mais il reste beaucoup à faire, car le combat pour la liberté et pour la promotion et la protection des droits de l’homme est un combat de tous les jours », a indiqué le secrétaire permanent de l’EID, M. Mamadou Sissoko.
À la suite des interpellations, les membres du gouvernement ont successivement apporté leurs réponses à l’Espace avant les recommandations du jury d’honneur, qui demandent l’inventaire de toutes les recommandations restées sans suite depuis l’institution de l’EID pour évaluer son efficacité et mener une réflexion sur les moyens de corriger les éventuelles insuffisances. Ces recommandations ont été suivies du discours de clôture du Premier ministre.
Dans son discours de clôture, Modibo Keita a estimé que l’EID a franchi des étapes importantes. Réagissant aux requêtes des interpellateurs, le Premier ministre a laissé entendre que « l’EID est une tribune et non un tribunal ». Tout peut s’obtenir chez nous à travers le dialogue, a insisté Modibo Keita pour qui, le gouvernement a tout intérêt à ce que l’exercice se tienne en ce sens qu’il permet de créer une harmonie dans la relation entre gouvernés et gouvernants. «Nous avons besoin de ce genre de débats pour dire au gouvernement que ceci ne va pas dans le sens souhaité. L’administration a pour but de nous servir d’échos et de feedback. Nous avons remarqué qu’il y a eu de nombreuses déclarations. Nous devons être ouverts à toutes les critiques. La critique nous l’acceptons bien volontiers pour bien faire, parce que nous sommes au service d’une communauté, d’un peuple », a-t-il conclu.
Source: journaldumali