Le ministre de l’éducation national, Kénékouo dit Barthélémy Togo a remis jeudi 23 juillet 2015 au président de l’Assemblée nationale, Isiaka Sidibé le rapport mondial de suivi sur l’Education pour Tous ((RMS sur l’EPT). Il ressort du document qu’aucun des objectifs pour 2015 n’a été atteint.

A l’heure du bilan final sur les six objectifs de l’EPT, le constat est amer. La promesse et l’engagement pris par les pays en 2000 à Dakar de faire de l’éducation une réalité pour tous en 2015, n’a pas été tenue à hauteur de souhait. L’édition 2015 du rapport mondial de suivi sur l’Éducation pour tous, présente les progrès et enjeux accomplis à l’échelle mondiale dans la réalisation pour l’atteinte des objectifs de l’EPT.

Le rapport de 2015 produit par l’Unesco montre que malgré les progrès accomplis depuis 2000, l’éducation pour tous au niveau mondial et en Afrique subsaharienne reste un secteur inachevé. Seul un tiers des 140 pays a atteint l’ensemble des objectifs fixés en 2000 en matière d’éducation pour tous. La moitié seulement des pays est parvenue à l’objectif principal : la généralisation de l’enseignement primaire.

Au regard des constats peu reluisants de l’EPT à l’horizon 2015 dans le monde, le représentant de l’Unesco au Mali, Lazare Eloundou Assomo, a déclaré que l’éducation doit être une priorité dans les budgets nationaux et les donateurs doivent renouveler leur promesse et engagements afin que le déficit de financement soit définitivement combler

Au Mali, le constat est le même et le ministre de l’éducation nationale a indiqué que le premier objectif de l’EPT, la protection et l’éducation de la petite enfance n’a pas atteint les 10 % qu’il s’était fixée pour 2012 avec un sous secteur dominé par le privé.

Dans le domaine de l’éducation primaire universelle, le 2deuxième objectif de l’EPT, le ministre a annoncé avec regret les données et indicateurs qui montrent que tous les enfants maliens en âge d’aller à l’école n’y sont pas allés à cette année 2015. La réponse au besoin d’apprentissage des jeunes et des adultes est aussi faible. Le taux de transition entre le second cycle et le secondaire a culminé autour de 56 % en 2009, puis a chuté à 30 % en 2010 pour s’établir à 42,14 % en 2014.

Dans le secondaire professionnel, le taux est passé de 47,2 % en 2012 à 40 % 2014 pour une cible initiale de 65 %. La situation n’est guère plus brillante en ce qui concerne l’atteinte des objectifs relatifs à l’éducation tout au long de la vie et à l’alphabétisation des adultes. « Peu d’actions ont été menés en faveur des analphabètes et des néo analphabètes », a dit le ministre. La question de la parité et de l’égalité des sexes, objectif 5 de l’EPT demeure un souci constant, a précisé le ministre pour son département. Le pourcentage des filles 1er cycle de l’enseignement fondamental a régressé à 46 % entre 2013 et 2014 contre une progression entre 2001 et 2013 en passant de 41,1 % à 51,6 %.

En ce qui concerne la qualité de l’éducation, dernier objectif que le Mali s’est promit d’atteindre, les enseignants qualifiés au primaire représentaient 20% des enseignants au total entre 2004 et 2014. Au second cycle, 50 % des enseignants était qualifié au premier trimestre, environ 65 % en 2004 et 40 % entre 2010 et 2014.

Sans sous estimer les progrès réalisés, le ministre a souligné que la bataille du Mali pour atteindre la scolarisation universelle à fortiori celle de l’éducation pour tous est loin d’aboutir. Il a ajouté que les solutions techniques proposées jusqu’ici pour l’atteinte des objectifs de L’EPT doit être revisité, validé, renforcé et réajusté à travers l’opportunité qu’offre le nouveau programme décennal de développement de l’éducation.

source : la rédaction