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Education – Plus de 700 millions de femmes dans le monde sont analphabètes

Existe-t-il un lien entre émancipation des femmes et instruction, émancipation et rôle citoyen effectif, puisque plusieurs organisations internationales et certains chefs d’Etat s’aventurent à ériger cette cause comme centrale particulièrement sur des terres en voie de développement.

Il se pourrait que l’on doive apporter justification à l’intérêt que l’éducation peut avoir sur les femmes. La polémique qui soulève une réaction vive sur tweeter par le hashtag #postcardsforMacron engendre de fait une volonté d’ignorer une réalité qui est celle de millions de femmes, et vous allez voir que cette simple question peut, si elle est assumée, offrir de nouveaux lendemains à l’Humanité.Check News pour Libération a contrôlé la teneur des propos d’Emmanuel Macron, prononcés à la conférence Goalkeepers, en marge de sa venue à l’ONU. Voici ce qu’il en résulte. En résumé: une phrase prononcée le 26 septembre 2018 au sujet des femmes africaines qui auraient beaucoup d’enfants par manque d’éducation, a refait surface à partir du 16 octobre 2018 sur l’initiative de Marine Le Pen. Isolée de son contexte, elle a donné lieu au hashtag #PostcardsforMacron, où des familles nombreuses américaines ou françaises publient des photos de leurs enfants pour montrer que leurs mères ne sont pas peu éduquées. – Jacques Pizet

Propos tenus : «Je veux dire, 63 % des adultes non éduqués aujourd’hui sont des femmes. C’est là l’origine profonde des inégalités entre les sexes. L’un des problèmes critiques que nous avons concernant la démographie africaine est le fait qu’il ne s’agit pas d’une fécondité choisie. Je dis toujours : «S’il vous plaît, présentez-moi la dame qui a décidé, étant parfaitement instruite, d’avoir sept, huit, neuf enfants. S’il vous plaît, présentez-moi la jeune fille qui a décidé de quitter l’école à 10 ans pour se marier à 12 ans.» Et ce n’est pas faire la leçon aux Africains depuis New York. (…) Beaucoup de dirigeants africains osent aujourd’hui avoir ce genre de discours. C’est simplement parce que beaucoup de filles n’ont pas reçu une éducation adéquate parce que les gens, de facto, dans ces pays, mais ici aussi, ont décidé que les droits de ces filles n’étaient pas exactement les mêmes que ceux d’un jeune homme, ce qui n’est pas acceptable. C’est pourquoi, pour moi, l’éducation est la réponse principale d’abord pour éviter le pire, ensuite pour maximiser les opportunités dans les pays africains et dans le reste du monde, et enfin pour contrôler correctement la démographie parce qu’elle sera choisie démographie.»

En Février, les présidents Macky Sall et Emmanuel Macron, lors de la conférence de reconstitution du fonds du Partenariat mondial pour l’éducation (PME) avaient acté un engagement de la France à verser 200 millions d’euros au PME, et 100 millions d’euros supplémentaires en aides bilatérales. Il s’agit d’aider plus de 60 pays en développement à financer leurs programmes d’éducation afin de réduire le nombre d’enfants non scolarisés, estimé à 264 millions. L’éducation des jeunes filles était déjà l’une des priorités.

“Des études ont prouvé que les pays pauvres pourraient, dans leur ensemble, être chaque jour plus riche de 240 millions d’euros, s’ils arrivaient à scolariser les filles comme les garçons. Les filles qui n’ont pas accès à l’éducation ont aussi moins accès à des soins et ne peuvent pas trouver un emploi de qualité. (…) Il y a aussi des obstacles très concrets. Les parents, en envoyant leurs filles à l’école, ont besoin d’être certains qu’elles seront en sécurité sur le chemin de l’école et à l’école. Les filles sont plus exposées à la violence sexuelle que les garçons. Il faut aussi prévoir des infrastructures pour les accueillir, comme, par exemple, des toilettes spécifiques.” – Friederike Röder, directrice France de ONE, une ONG membre de la coalition pour l’éducation, lors d’une interview dans La Croix.

Les femmes ont-elles vraiment des difficultés à avoir accès à l’instruction en Afrique? 

130 millions de filles dans le monde ne sont pas scolarisées, sur les dix premiers pays concernés, neuf appartiennent au continent mère. Au Niger, seuls 17% des femmes âgées de 15 à 24 maîtrisent la lecture et l’écriture, c’est deux fois moins que les hommes du même âge… One publie ce constat affolant, qui pose aussi la réalité concernant les garçons en Afghanistan, où plus de la moitié des filles en âge d’aller à l’école primaire ne sont pas scolarisées, contre seulement un tiers des garçons. Cet écart entre les deux sexes se creuse davantage au secondaire. Au Niger, en Centrafrique ou encore en Guinée, plus de 60% des filles n’iront jamais dans l’équivalent du collège en France, contre un peu plus de 40% des garçons. Au Soudan du Sud et au Libéria, c’est 60% des enfants tout sexe confondu qui ne sont pas scolarisés faute d’investissement des gouvernements. “Même lorsqu’elles sont scolarisées, les filles finissent rarement le cursus primaire. Au Mali, par exemple, seuls 38% des filles terminent l’équivalent du CM2. Dans ces pays pauvres d’Afrique, les élèves féminines ne restent pas assez d’années en classe. Au Soudan du Sud, les femmes passent en moyenne un an à l’école dans toute leur vie. C’est quatre fois moins que leurs camarades masculins.”

Les mariages précoces, idée reçue?

le nombre de filles mariées pendant leur enfance pourrait passer de 125 millions à 310 millions d’ici 2050, surtout à cause des faibles taux de réduction associés à une croissance démographique rapide. « Le nombre même de filles concernées, et ce qu’il signifie en termes d’enfances perdues et d’avenirs brisés, souligne à quel point il est urgent de bannir la pratique du mariage d’enfants une bonne fois pour toutes » a déclaré le directeur de l’Unicef. Chaque année plus de 16 millions de jeunes filles de moins de 18 ans sont mariées de force, ce qui les maintient dans l’impuissance te la pauvreté de génération en génération. Souvent parce que une fille représente une charge, qu’elle subit le statut supérieur de l’homme, son mariage permettra d’alléger les dépenses et de s’enrichir. Ici en Ethiopie témoignage d’actalité :

Droits sexuels et reproductifs – Amnesty International

“Cette pratique est fréquente en Afrique de l’Ouest et notamment au Burkina Faso plus de la moitié des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. La suite logique de ces mariages est la grossesse, souvent forcée elle aussi : la femme mariée doit faire autant d’enfants que le souhaite son mari, même si cela induit des des risques en raison de son jeune âge. Les mariages forcés sont pourtant interdits par la constitution du pays et par le droit international, mais les autorités peinent à mettre en œuvre cette interdiction. Des moyens légaux existent donc pour mettre fin à ces violations d’un droit humain fondamental : la liberté de disposer de son corps et de sa propre vie.”

 L’instruction des femmes contre les intégrismes et pour une démocratie pour tous.

Malala, prix Nobel de la Paix et pris des droits de l’homme des Nations unies a dû transformer son traumatisme en force. Victime à 15 ans d’une tentative d’assassinat à la sortie de son école, elle prend une balle qui traverse son crâne et son cou. En 2013 elle a 16 ans et l’ONU crée l’honneur de son engagement pour la scolarisation des filles le “Malala Day”.

“ La plume est plus puissante que l’épée ». Les extrémistes ont peur des livres et des stylos. La puissance de l’éducation leur fait peur. Ils ont peur des femmes. La puissance de la voix des femmes leur fait peur. (…) Nous appelons les dirigeants du monde afin que tous les accords de paix protègent effectivement les droits des femmes et des enfants. Un accord qui va à l’encontre de la dignité des femmes et de leurs droits est inacceptable.Nous appelons tous les gouvernements à garantir une éducation gratuite et obligatoire pour tous les enfants du monde entier. (…) Nous appelons les pays développés à soutenir l’expansion des possibilités d’éducation pour les filles dans le monde en développement. (…) À garantir la liberté et l’égalité pour les femmes afin qu’elles puissent s’épanouir. Nous ne pouvons pas tout réussir si la moitié d’entre nous sont tenus en arrière. (…) Chers frères et sœurs, nous ne devons pas oublier que des millions de personnes souffrent de la pauvreté, de l’injustice et de l’ignorance. Nous ne devons pas oublier que des millions d’enfants ne vont pas à l’école. Nous ne devons pas oublier que nos frères et sœurs sont en attente d’un avenir pacifique et lumineux.

“Selon le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), plus de 140 millions de filles se seront mariées entre 2011 et 2020. Si la tendance actuelle se poursuit, 14,2 millions de filles par an, soit 39 000 par jour, se seront mariées trop jeunes. En outre, sur les 140 millions de filles qui se seront mariées avant l’âge de 18 ans, 50 millions auront moins de 15 ans. (…) Les dix pays où le taux de mariage d’enfants est le plus élevé sont : le Niger (75%), le Tchad et la République centrafricaine (68%), le Bangladesh (66%), la Guinée (63%), le Mozambique (56%), le Mali (55%), le Burkina Faso et le Soudan du Sud (52%), et le Malawi (50%).

En chiffres absolus, en raison de la taille de la population, c’est en Inde que l’on constate le plus de mariages d’enfants et, dans ce pays, la mariée est une enfant dans 47% des cas.” – source : OMS

ECH

Source: mediapart

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