Joseph Tanden Diarra est un prête de l’église catholique qui aura consacré toute sa vie à l’enseignement. Historien et anthropologue, il a lancé l’Ucao-UUBa, 2006-2007, avant l’unité universitaire à Bobo-Dioulasso au Burkina-Faso. A partir de 2015, il a été nommé Recteur de l’Ucao avec résidence à Ouagadougou, un poste qu’il a occupé jusqu’en 2020, avant de demander à être relevé.
Chargé par la conférence épiscopale du Mali de lancer Ucao-UUBa, le Père Joseph Tanden Diarra fera face à plusieurs fronts : mettre aux normes les bâtiments ; réfléchir à un spécifiant la vocation de promotion de tout l’Homme au-delà de la simple connaissance académique.
C’est ainsi qu’est né le module « Education aux valeurs », inspiré des cours d’enseignement civique et morale, mais, allant au-delà. « Au début, les étudiants avaient pensé que c’était encore un cours d’éducation civique et morale. Moi je ne l’ai jamais enseigné comme un cours systématique, c’est vraiment un cours très interactif puisqu’il nous interroge profondément sur nous-mêmes, la société, les personnes avec lesquelles nous vivons », explique-t-il. Avant d’ajouter que ce sont les étudiants qui réfléchissent et lui il vient avec des interrogations et les fait réfléchir sur ces questions. Selon lui, c’est un cours interactif et non cours magistral. Il confie qu’il a énormément appris avec les étudiants à travers ce cours.
Tache d’huile
D’après le prête et universitaire, quand il est revenu en 2020 au Mali après ses mandats au Rectorat de l’Ucao du Burkina-Faso, il dit avoir vu qu’il y avait une tentative de réflexion autour de l’éducation aux valeurs. « Il y a des gens que je connais qui m’ont dit, mon Père, on est en train de plagier ton idée d’éducation aux valeurs. J’ai répondu que l’éducation aux valeurs n’est pas réservée à l’Ucao ».
Il se souvient qu’à son retour au Mali en 2020, les autorités de la transition avaient déjà commencé leur réflexion sur le programme d’éducation aux valeurs à tous les niveaux d’enseignement. Selon lui, des gens leur auraient parlé de l’initiative qui avait germé à l’Ucao. Et le Père a été impliqué dans la rédaction de la Charte d’éthique et des valeurs du Mali.
Aujourd’hui, il est heureux que son initiative ait porté fruit. Car beaucoup de sortants de l’Ucao passent les concours ou les tests haut la main. Et les fruits de cette école sont très appréciés pas seulement pour leurs compétences techniques, mais aussi pour les aspects humains, moraux et civiques.
Hadijatou dite Fily Sissoko