La pauvreté matérielle peut-elle empêcher un parent de s’impliquer dans la réussite scolaire de son enfant ?
La pauvreté est un mal social causé par des erreurs sociales et non une fatalité. Seule l’éducation de qualité peut trouver une solution durable à la pauvreté. Il s’est avéré que les enfants ont plus de chance de réussir s’ils se trouvent dans une famille ayant une bonne position sociale et financière. La pauvreté est un défi non seulement pour les parents, mais aussi pour les enfants.
Le parent pauvre se trouve dans une position d’inefficacité de satisfaire les besoins scolaires. Il court après le quotidien qui est souvent difficile à avoir. Par conséquent, pas de temps pour les occupations scolaires. Un adage nous enseigne qu’un ventre affamé n’a point d’oreille. Les activités mentales ne peuvent se séparer du bon fonctionnement de notre état physique (nourriture, vêtement, toit, etc.). La limitation des ressources peut empêcher les parents de s’impliquer. Comme on le dit chez nous : « Ce sont les enfants des riches qui peuvent étudier ». Tenez-vous bien, il y a une part de vérité dans cela. Qui parle de parent, parle de devoirs qui se résument à la satisfaction des besoins sanitaires, alimentaires, vestimentaires, émotionnels et comportementaux des enfants à la limite du possible. La pauvreté engendre la perte du contrôle de la famille. Cet état de fait se solde parfois par l’adoption de mauvais comportements par les enfants.
Psychologiquement, parents et enfants peuvent perdre tout espoir. « Nous les pauvres, nous n’avons pas de place dans ce monde », dit-on. Battons-nous et espérons que les choses s’améliorent.
Nous sommes dans un monde où la réussite est vue sous un angle matériel. Lorsque vous n’avez pas ce matériel, vous êtes mis à l’écart. C’est lui l’élément principal qui mesure la valeur des hommes. Lorsque vous êtes un parent pauvre, vous êtes obligé d’accepter votre enfant dans une école de mauvaise qualité. Pire encore, lorsque vous n’êtes pas alphabétisé.
Il y a beaucoup de facteurs qui constituent des défis majeurs pour l’implication des parents à la maison et à l’école. Malgré tous les problèmes sociaux, la société n’a aucun droit de délaisser les enfants.
L’absence de l’implication de bon nombre de parents s’explique par le fait qu’ils ne savent pas comment faire. D’autres peuvent s’impliquer si le personnel de l’école manifeste l’intérêt de leur implication. Dans une localité analphabète, il revient aux enseignants de se munir de stratégies pour impliquer et motiver les parents d’élèves. Ils doivent maintenir le contact permanent avec les parents. De temps à autre, l’administration scolaire peut organiser des séances de formation ou des ateliers à l’intention des parents. A la maison, les parents sont les premiers enseignants des enfants.
Dans la prise des décisions scolaires, les parents doivent prendre part. En Belgique, vous avez par exemple un parent qu’on appelle le délégué de classe. Son rôle est d’intervenir entre les élèves et leurs parents ainsi qu’entre l’administration et les parents. Les associations telles que les APE et les CGS sont des opportunités devant permettre l’implication des parents qui ont le devoir de contrôler tout ce qui concerne la vie de l’enfant dépendant de son âge. Les parents peuvent suivre les activités de lecture des enfants, leur devoir à domicile, le contrôle des programmes de télé, des effets scolaires, entre autres.
Voici ce que dit la loi d’orientation du 28 décembre 1999 sur l’éducation à ce sujet en son article 27 : « Les parents d’élèves sont membres de la communauté éducative. Ils participent à la gestion et à l’animation des établissements. Ils siègent aux différentes instances délibérantes des institutions éducatives dans des conditions fixées par la réglementation scolaire. ». Article 28 : « Les parents ont droit à la formation en vue de leur participation active à la vie de l’école ».
Les écoles doivent s’impliquer davantage pour appuyer et encourager les parents en les sensibilisants. Ce n’est pas facile, mais il est possible d’aider les parents à aider l’école.
Yacouba Dao
SOURCE LE DENONCIATEUR