Le Premier ministre français est depuis samedi soir sur la base de l’armée française à Gao, dans le nord du Mali. Il est venu soutenir les troupes de l’opération Barkhane qui luttent contre les jihadistes dans le Sahel. Six ans après les premiers combats contre les groupes terroristes, les soldats tricolores ne sont pas près de rentrer au pays.
Edouard Philippe le répète depuis son départ de Paris : « La tâche dans le Sahel est encore longue ». Le Premier ministre français l’a redit samedi aux côtés de son homologue malien à Bamako. Une promesse doublée d’un conseil ferme : le gouvernement malien doit continuer ses efforts pour mettre en œuvre les Accords de paix d’Alger de 2015.
« C’est la mise en œuvre de l’accord d’Alger qui permettra la lutte contre le terrorisme et la stabilisation du Nord. Nous savons depuis longtemps et nous avons parfaitement conscience que la mise en œuvre d’un tel accord ne peut pas se faire dans un délai de temps incroyablement réduit,souligne-t-il. La France sera aux côtés du Mali aussi longtemps que nécessaire et aussi longtemps que le Mali le souhaitera. Nous sommes ici engagés dans une opération d’intérêt commun et aussi longtemps que le Mali le souhaitera, aussi longtemps que nous aurons besoin de lutter ensemble pour mettre en œuvre ces accords, nous serons à la disposition et mobilisés. »
La fin de l’opération Barkhane est d’autant plus lointaine qu’aucune force locale n’est capable de prendre le relais. Le Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maïga le reconnaît : la force du G5 Sahel n’est pas encore prête. Et c’est n’est pas seulement un problème d’argent.
« Je ne pense pas que l’action de la force conjointe soit fondamentalement impactée par le seul aspect financier, explique-t-il. Nous avons un théâtre considérable sur lequel nos armées mènent un combat permanent. »
La menace terroriste touche maintenant le centre du Mali et s’étend même jusqu’au Burkina Faso voisin. Deux raisons supplémentaires de garder Barkhane active pour une durée indéterminée.