Déposé le 19 octobre 2018, par une minorité (4 sur 24 membres) du bureau national du Syndicat libre du secteur de l’Énergie au Mali (SYLSEM), le préavis de grève des agents d’EDM pour les 7 et 8 octobre prochain est loin de faire l’unanimité au sein du bureau syndical. 14 des 24 membres du bureau, à travers une pétition, dont nous avons reçu une copie, contestent la légitimité des initiateurs de ce préavis et se proposent de tout mettre en œuvre pour faire échouer ce mouvement.
Décidément, on n’en finit pas avec les grèves au Mali, après les financiers, la semaine dernière, et les magistrats qui y sont de plain-pied, depuis le 25 juillet 2018, le Syndicat libre du secteur de l’Énergie au Mali (SYLSEM) s’apprête à rentrer dans la danse.
Le SYLSEM, sous l’impulsion de son secrétaire général, Mamadou B. TOURE, a déposé le 19 octobre, un préavis de grève pour les 7 et 8 novembre prochain, soutenu par 27 points de revendications.
Il ressort du communiqué du SYLSEM, que les points de revendication se résument essentiellement à l’augmentation de 25 % de la grille salariale ; l’octroi de primes spéciales, la régularisation de la situation des bénévoles, ainsi que la mauvaise gestion pour justifier la grève.
Selon le secrétaire général du SYLSEM, la grève se prépare activement. M. TOURE nous a confié que son bureau, à la demande du chef de cabinet, s’est rendu, hier mardi au ministère de tutelle, pour une réunion de conciliation. Toutefois, la rencontre n’a pas eu lieu, pour des raisons d’agenda de l’initiateur, nous a-t-il précisé.
Aussi, nous a-t-il fait part de leur saisine par un émissaire du ministère du Travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions pour une réunion de conciliation, pour le lundi 29 octobre prochain.
Concernant la pétition, dont les signataires se désolidarisent du mouvement, le secrétaire général TOURE, nous a signifié qu’il n’a pas été saisi officiellement sur cette question.
Ces pétitionnaires disent avoir appris qu’un préavis de grève a été déposé au niveau de la direction générale de l’EDM par ‘’les camarades Mamadou B. TOURE (Secrétaire général), Boubacar TOURE (Secrétaire à la Communication), Nouhoum KEITA (Secrétaire chargé des problèmes sociaux) et Bany TOURE (Secrétaire à l’Organisation)’’.
Il ressort de leur lettre de pétition en date du mardi 23 octobre 2018 Par conséquent, ‘’nous les signataires de cette pétition et membres du bureau national ne sommes ni de près ni de loin mêlés à cette décision. Par ailleurs, nous nous désolidarisons purement et simplement de ce préavis et renvoyons les intéressés face à leurs responsabilités par rapport aux conséquences d’un tel acte’’.
Joint par nos soins, Mohamed El Moctar, secrétaire général adjoint, a dénoncé la décision d’aller en grève du secrétaire général qui va à l’encontre des principes et règlements du syndicat. Les pétitionnaires soupçonnent le secrétaire général, qui part en fin de cette année à la retraite, de vouloir se servir des travailleurs et du syndicat pour préparer une retraite dorée.
Aussi, il nous a révélé que dans les prochains jours, une Assemblée générale élective sera convoquée, à cet effet, pour renouveler le bureau du syndicat.
Pis, il dit que les autres membres du bureau useront de tous leurs moyens pour empêcher la grève des travailleurs de l’EDM au cas que le mouvement sera effectif.
Pour rappel, parmi les 27 points de revendication du syndicat des travailleurs de l’EDM-SA, figurent en 1re position la mise en application intégrale de l’accord d’établissement en vigueur à EDM-Sa. En effet, à travers ce point de doléance, le syndicat invite le gouvernement à respecter ses engagements, conformément à l’accord d’établissement, signé par les deux parties. En point 2, on y retrouve la tenue de la Direction des Ressources humaines d’EDM par un cadre ayant au moins 10 ans d’ancienneté dans la société de façon continue. Les travailleurs de la société déplorent la nomination à ce poste, de personnes étrangères au corps.
Dans la même dynamique, le syndicat fait aussi un clin d’œil aux agents bénévoles floués au profit des « protégés des barons et autres politiques du régime en place ».
A suivre
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin