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Editorial: Coulou vs Tapily : double impératif d’exactitude et de transparence

Pour engager sa croisade contre la gangrène, le Patron des patrons, Mamadou Sinsy COULIBALY n’a pas porté de gangs. En chef de guerre, il a arrêté sa stratégie et son plan d’opération qu’il déroule. Objectif : gagner la guerre sinon « la corruption va continuer encore et il ne fera pas bon de vivre dans ce pays ». S’il croit pouvoir gagner la bataille « avec ou sans eux » (le Gouvernement), il compte sur l’accompagnement de tous, notamment de sa base, le Secteur privée, la plus exposée et rackettée du pays. Une guerre contre les fonctionnaires corrompus dont il dit détenir une liste longue de 1 600 noms. Et c’est un honorable chef d’institution, magistrat de son état, Nouhoum TAPILY, Président de la Cour suprême du Mali qui a été désigné par le patron accusateur comme tête de liste de cette procession mafieuse qui détruit à petit feu notre pays.

Ce n’est pas un tacle par derrière, mais une charge frontale, voire virale, contre le juge TAPILY qualifié de corrompu « le plus dangereux »,

Dépourvu de sens « la vertu, l’honneur et la dignité », le Président de la Cour suprême du Mali serait, selon les propos du Président du Conseil national du patronat malien (CNPM), « un meurtrier reconnu de tous, un arnaqueur notoire, un racketeur qui a racketté nos entreprises. Un individu infâme… C’est le plus grand danger de la République ». Avant de lui demander de se démettre, sinon… La pétition lancée en ligne qui ce dimanche avait recueillie environ 700 signatures ne condamne-t-elle à l’avance l’accusé ?

L’accusation de l’homme d’affaire trouble par sa précision et sa brutalité, le silence du juge inquiète. Comment en effet un homme tel que décrit peut-il être à la tête de l’institution judiciaire d’une République qui se veut désormais exemplaire ? Le choix du silence par M. TAPILY est-il la meilleure défense quand on sait que par le passé certains de ses homologues ne se sont pas fait conter en répondant au coup pour coup ?

Pour gagner la guerre, l’accusateur doit convaincre en s’imposant un double impératif d’exactitude et de transparence. Il revient au Président du Patronat d’administrer la preuve de l’exactitude des charges qu’il a avancées contre le juge, d’une part, et de rendre public sa liste de ripoux en intégralité, d’autre part.

Parce que la corruption affecte tous les secteurs de la vie de la société, aussi bien le secteur public, le secteur privé que le secteur politique, l’éthique doit être la boussole de la vie publique et économique. La trop grande facilité qui frise la légèreté, serait de dire « tout le monde est corrompu ».

Or, autant des milliardaires ont surgi comme des champions depuis l’avènement de la démocratie, autant il existe encore au Mali des cadres intègres qui préfèrent la diète au bakchich « souro fin ».

Dans sans cette liste, la croisade de Monsieur le Président pourrait être celle d’un initié qui règle ses comptes en toute opacité au coup par coup. Après TAPILY, à qui le tour ?

Tant pis pour ceux qui se sont goinfrés.

Affaire à suivre.

PAR BERTIN DAKOUO

 

Source: info-matin.

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