Au regard de ce qui se passe entre les différents courants religieux au Mali, il y a lieu de s’interroger et de s’inquiéter. S’interroger sur l’objectif poursuivi par un tel débat sur la foi religieuse.
On s’interroge, ce d’autant plus que ce débat ou devons-nous dire ces empoignades, ont lieu à un moment où les groupes armés terroristes agissant derrière la foi religieuse, accentuent leurs attaques contre l’armée républicaine du Mali et les populations civiles. Bamako, la capitale malienne, a récemment été attaquée par des individus se réclamant du “djihad”. Le message religieux dans certains lieux du culte, prend souvent l’allure de “menace ” ou d’encouragement aux combattants des groupes armés terroristes. Ces messages largement relayés sur les réseaux sociaux, deviennent une sérieuse menace pour la société laïque malienne. Nous devons nous en inquiéter car, la crise malienne qui était l’œuvre
de la rébellion touarègue de 2012, prend une tournure de lutte entre courants religieux et pourrait très vite virée en cauchemar. Le chaos n’est pas ce qu’il faut souhaiter pour les Maliens mais plusieurs indices indiquent ce schéma catastrophique. Il faut anticiper sur certains mouvements. Prendre les mesures idoines pour circonscrire le danger qui guette la République. Si la religion est une question de foi, nous devons recentrer le débat sur l’homme et laisser Dieu faire son travail. Qui sommes-nous en tant que mortels, pour nous substituer à Dieu ? Aucun Malien n’a intérêt à œuvrer pour que le Mali sombre. Nos différences de vue, politiques et religieuses, ne doivent pas nous amener à créer le chaos qui ne serait profitable à aucune génération. Le seul combat qui mérite d’être mené par chaque citoyen, chaque individu, c’est celui d’être en paix avec son propre cœur. Nous irons seuls chacun, dans sa tombe, et chacun sera confronté seul au jugement de Dieu. En attendant cette heure, tâchons de nous aimer les uns les autres étant tous des créatures du même et unique Dieu.
El hadj Tiémoko Traoré
Source : Le Pouce