Cela fait six jours que le chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaila Cissé est loin de sa famille, de ses collaborateurs politiques, bref des Maliens. Lui et sa délégation ont été enlevés depuis le mercredi dernier entre Saraféré et Koumaïra, dans le cerclé de Niafunké, pendant qu’ils battaient campagne pour les législatives dont le premier tour a eu lieu hier. Lors de cet enlèvement, le garde rapproché du président de l’URD, Mohamed Cissé, a été tué. Que son âme repose en paix ! Certains collaborateurs du chef de file de l’opposition ont également été blessés. Quant à Soumaila Cissé et six de ses collaborateurs, ils sont dans les mains des ravisseurs. Sa famille, ses camarades politiques dorment peu, mangent peu et n’ont pas l’esprit tranquille. La cellule de crise mise en place pour la circonstance travaille à bras le corps pour le retour, saint et sauf, de ce grand homme du Mali, d’Afrique et du monde. Que Dieu fasse que cet objectif soit atteint !
Mais nous pensons que la question d’enlèvement d’une personnalité d’envergure comme Soumaila Cissé dépasse sa famille, sa formation politique, son groupement politique. C’est un problème national et international. L’État doit prendre le devant dans cette affaire. Il doit, comme il a déjà promis, mettre tout en œuvre pour que cet ancien ministre de la République et ses collègues retournent sains et saufs chez eux. En cette période dure pour Soumaila Cissé, chef de famille, une grande personnalité et figure emblématique du Mali, d’Afrique et du monde, non moins principal opposant au président de la République, on doit mettre toutes les différences de côté pour que cet homme qui incarne l’espoir des millions de Maliens soit retrouvé. C’est pourquoi nous pensons que le président IBK a eu tort de ne pas, lors de son adresse à la nation faite après l’enlèvement du chef de file de l’opposition, avoir prononcé un mot de compassion envers ce dernier. Il est, peut-être, en train de travailler dans l’ombre, mais beaucoup de citoyens, surtout les proches de l’honorable Cissé, auraient été moralement satisfaits s’il s’était prononcé sur le sujet dans son adresse. Qu’à cela ne tienne, le plus important aujourd’hui, c’est de tout mettre en œuvre pour la libération de Soumaila Cissé et ses collaborateurs. IBK et son gouvernement doivent faire tout ce qui est possible pour obtenir cela.
La communauté internationale, la Minusma surtout, doit aider l’État du Mali dans ce travail. Il faut accepter de dialoguer avec les ravisseurs, il faut accepter leurs conditions, que ce soit la libération de leurs éléments détenus ou l’argent, pour que le député de Niafunké et les six membres de sa délégation recouvrent la liberté. Les proches du président de l’URD doivent aussi tout faire pour collaborer avec l’État et ses partenaires pour le retour sain et sauf du chef de file de l’opposition dans sa famille. La question de Soumaila Cissé dépasse son parti, sa formation politique, l’opposition. Elle est une question nationale… A ce titre, tous les Maliens doivent se donner la main pour la libération de ce grand homme. Mettons nos différences politiques de côté afin de trouver cet homme qui peut devenir président de la République dans un futur proche.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS