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EDITO – Les Troupes françaises au Mali: encore beaucoup de flou

Sous prétexte que les forces françaises au Mali sont composées d’une bonne partie de forces spéciales, l’Etat major ne communique pas sur les actions des soldats français.

Jean-Yves Drian base armée Gao opération Centrafrique différente Mali

Dans la salle de presse du ministère de la Défense, on a beau dire que les missions françaises au Mali et en RCA (Centrafrique) sont strictement définies par les textes et les résolutions, en vérité les Forces françaises sont l’armature qui empêche la totale zizanie de s’emparer de deux endroits: le Nord-Mali, et la Centrafrique.

Serval, c’est l’armée française au Mali. N’oublions pas: il y a un an, il n’y avait que quelques dizaines de militaires français sur place. Aujourd’hui, sur place il y en 2.800, après un pic en mars de plus de 4.000. Le président Hollande a assuré qu’au cours des premiers jours de janvier, nous descendrons à 1.000 (gros doute sur la faisabilité de cette promesse!).

L’aviation française continue de faire des sorties, facilement 90 fois par semaine, dont un tiers de chasse (c’est-à-dire en mission de tirer mais sans pour autant le faire). Ce n’est pas rien, surtout si l’on considère qu’il s’agit d’avions et d’hélicoptères, ces derniers étant des outils de prédilection des Forces Spéciales.

Forces spéciales? Particularité du théâtre des opérations malien: ces forces spéciales sont très nombreuses. Un point de doctrine de l’État français: on ne parle jamais des forces spéciales. Pourquoi? Car ces “FS” ont des missions secrètes, sensibles, dont la divulgation publique porterait du tort aux forces françaises. Soit. Mais lorsque bien plus de 10 % des effectifs français sont des FS, alors c’est le flou sur tout ce qui est le plus sanglant dans Serval. Tant pis, on n’en saura pas plus.

Une guerre opaque

Surtout pas pour Kidal, cette ville excentrée du grand nord. Il ne s’y passe que des drames, on n’en sait presque rien. Ainsi va la communication de défense. À la limite sait-on des choses APRÈS l’évènement, comme lors de l’assassinat de nos regrettés confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Là l’État-major a expliqué les déroulé funeste des évènements. L’État-major des Armées, s’entend, et non pas l’État-major des Opérations Spéciales (j’ignore si c’est même son vrai nom).

La guerre en Afrique reste une affaire opaque. Ce qui se passe à Kidal est proprement indéchiffrable. Autre certitude rarement évoquée: le trafic de drogue. Entre les côtes du Golfe de Guinée et la côte méditerranéenne, une autoroute de la drogue venue d’Amérique latine circule, et Kidal est une des étapes de cette Route de la drogue. C’est sans doute cela qu’il faut garder en tête. Mais cela relève de la police, et non de l’armée. La police malienne n’est pas présente à Kidal, donc la boucle est bouclée: on ne saura rien sur tout cela avant longtemps.

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