Sans tambour ni trompette, mercredi, une frange importante de la communauté chrétienne de notre pays a débuté le carême pour quarante jours.

En amorçant cette période cruciale de leur vie religieuse, cette communauté respectueuse n’a ni mis en branle ‘’une brigade de prêcheurs’’ sur les différentes stations de radio de la place, encore moins pris d’assaut les moindres ruelles du pays pour marquer leur présence au bon Dieu. Tout simplement, par ce qu’elle est consciente de l’objectif recherché, à savoir la quête spirituelle. En un mot, un fort moment de méditation, de renoncement à soi…  Cette dernière attitude de foi, voilà ce qu’il faut aujourd’hui pour notre pays de la part de certains de ses dignes fils.

Renoncer à soi, que l’on peut définir comme : ”l’action d’abandonner sa personne ou ses biens à l’autorité d’une autre personne…, de donner son pouvoir, ses objectifs et plans” est un acte réfléchi, intentionnel, une réponse quotidienne au Saint-Esprit.

Loin de faire la morale à quiconque, il suffit de jeter un coup d’œil sur l’état de notre pays pour être soudainement animé du désir d’amener tout un chacun (du président de la République au dernier citoyen) à faire un acte de renoncement à soi.

En effet, de la même manière qu’on peut reprocher au chef de l’Etat de privilégier  le ‘’je’’ dans ses discours, il urge de dénoncer l’attitude de non renoncement  à soi de certains de nos compatriotes dans  leur conduite respective.

Un ancien ministre, parce qu’il n’a pas été Premier ministre et mis à la touche pour ses attitudes indésirables veut l’échec de tout un régime, par ricochet, le pays entier.

Un général de l’armée nationale, parce qu’il a toujours vaincu par les armes veut tourner le dos à son pays au profit d’un groupe armé ethnique en conciliabule avec l’ancien ennemi à eux et  du pays.

Un chef syndical parce qu’ayant vendu son âme à des politiques véreux entend mettre en grève illimitée des centaines de pères de familles avec en toile de fond, la coupure du signal de la télévision nationale.

La particularité de tous ces trois protagonistes est leur appartenance à une religion monothéiste, au même titre que les catholiques, même s’ils sont loin d’en faire partie.

On ne va pas les inviter à célébrer, avec la communauté chrétienne, le Mercredi des Cendres, le Dimanche des Rameaux, ou les Jeudi et Vendredi Saints, car ils traversent tous leur Mardi gras de nos jours, mais ils peuvent quand même faire preuve d’un renoncement à soi au profit du pays, son peuple, le bon Dieu. L’esprit de retraite du Carême oblige.

Nana Cissé

Source: Tjikan