Le Mali est loin de sortir de l’auberge, tant la crise est profonde et les solutions semblent être très rares. Le Dialogue national inclusif censé être l’une des solutions majeures à la crise multidimensionnelle, est sur le point d’être boycotté par une frange importante de la classe politique et de la société civile. La liste des non-partants officiels ne fait que s’allonger et grossira démesurément d’ici la probable tenue du forum. De Zoumana Sacko, Président de la CNAS Faso Hèré, à Modibo Sidibé des FARE Anka Wuli, en passant par Oumar Mariko de SADI, Moussa Sinko de la Ligue Démocratique et de la COFOP, Mme Sy Kadiatou Sow de l’Association Anko Mali Dron. Comme si cette saignée ne suffisait pas, d’autres regroupements sociopolitiques ont emboité les pas à ces grandes personnalités en annonçant Urbi et Orbi qu’ils ne prendraient pas part à ce dialogue. Le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie, FSD, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a fait l’objet de négociations et d’opérations de charme et de séduction pour qu’il accepte de participer à ce dialogue dont il est d’ailleurs l’initiateur. Soumaila Cissé de l’URD, Mountaga Tall du CNID, Choguel Kokalla Maiga du MPR, Konimba Sidibé du MODEC et des associations qui ont voulu cheminer avec le FSD, ont définitivement dit Niet au Dialogue national inclusif. Pourquoi tant de réticence à ce dialogue dit inclusif ? Est-il encore nécessaire de le tenir sans cette frange importante de la classe politique ? L’idéal ne serait-il pas de le reporter sine die ?
Si nous étions de ceux qui avaient estimé que le dialogue serait l’une des thérapies à la crise multidimensionnelle et par conséquent que tous les maliens devraient y prendre part au nom du Mali, force est de constater qu’au regard des éléments issus des concertations locales et régionales et de l’atelier de validation des Termes de référence, les opposants semblent avoir raison. Les griefs avancés et les observations faites sont tout à fait légitimes et aujourd’hui tout porte à croire que la montagne accoucherait d’une souris.
Selon un membre influent de l’URD, le chef de file de l’Opposition et le regroupement politique qu’il préside, à savoir le FSD, étaient prêts à participer au Dialogue s’il y avait un minimum de confiance. C’est certainement cette crise de confiance qui a poussé les opposants à exiger certaines garanties, sans lesquelles ils ne jugent pas opportun d’y aller, au risque d’être complice des pourfendeurs de la démocratie et de la République.
Nous persistons et signons que sans la participation de cette frange importante et nombreuse de la classe sociopolitique, le Dialogue national dit inclusif n’aura aucun sens. Il ne sera qu’un monologue entre partisans, pour ensuite permettre au Président de la République de faire passer ses réformes. Mais qu’il ne se trompe pas, aucune action significative n’est possible sans un minimum de consensus et surtout de confiance. Alors, autant négocier dur pour rassembler tout le monde.
Source: Infosept