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Édito : Le Mali sombre dans une crise de confiance

Personne ne croit à personne ! La parole, quelle qu’en soit la personnalité de celui qui la porte, elle n’a plus de valeur dans le Mali actuel. Ce triste constat n’est pas synonyme d’un film de fiction, mais bien la vérité qui est le quotidien de chaque Malien.

Autrefois, pas si loin, dans un passé récent, ce beau pays était envié par l’Afrique voire le monde entier pour son attachement à la vérité et surtout à l’honneur. Cette valeur sans laquelle l’homme était assimilable à un être sous l’emprise de l’instinct.

La raison et sa pratique qui étaient l’identité des fils du Soudan, semblent s’envoler. Et de nos jours, l’être s’intéresse plus à la valeur de sa personne et tous les moyens sont bons pour se faire encenser sur du faux.

Ce déshonneur, sa naissance s’imprime aux premières heures de l’ère démocratique, lorsque des têtes pensantes, profitant de la misère du peuple, arrivèrent à détrôner le dictateur Moussa Traoré. Ils ont distribué la belle parole ; chanter des promesses qui relèvent tout simplement de l’idéal.

Quel bilan tiré de la démocratie ? De la déception totale !  Éducation bafouée, économie asphyxiée, promotion d’une nouvelle race de brigands qui font la promotion du favoritisme et s’excellent dans la corruption… En un mot l’espoir a été complètement assassiné !

Ces hommes et femmes, le Mali est toujours entre leurs mains. Connus sous l’étiquette, opposition-Majorité, ils changent de toge en fonction des moments. Ils sucent ensemble le sang du pauvre malien. Si vous remarquez, à chaque fois qu’ils étalent leurs propres secrets sur la place publique, comprenez qu’il y a trahison entre eux autour d’une affaire. Celui qui est excommunié de la secte crie à la victime. Et du coup, il se transforme en un fervent défenseur du bas peuple. Et cela marche car il profite de la naïveté des citoyens qui deviennent sans raison valable son bouclier.

Sous IBK, le tragique constat s’est exacerbé. Personne n’honore sa promesse et personne ne croit encore à son prochain. Et cela est valable du plus petit au plus grand degré. C’est-à-dire du citoyen lambda au plus haut sommet de l’État.

Pour preuve, les citoyens sous le poids des conflits, nord et centre, n’ont plus confiance entre eux-mêmes car personne ne sait qui est qui. A ce niveau, le business s’est incrusté.  Ils n’ont pas aussi confiance en l’État. Politiques et forces armées et de sécurité, lorsque vous évoquez le sujet, ils prennent leur distance face à leur interlocuteur. Les raisons sont multiples et la plupart sont révoltantes.

Cette triste réalité se vit aussi dans presque tous les milieux dans le district et les capitales régionales. Politiques, société, leaders religieux, activistes, notables… c’est même pipe même tabac ! Les gens ont pour priorités leurs propres intérêts que la Nation. Raison pour laquelle, nous crevons malgré l’assistance des partenaires. Car des fils d’un même pays qui ne s’aiment pas, n’aiment pas leur propre patrie, Dieu n’exaucera jamais leur vœu. Au contraire, il leur fera subir l’enfer avant le jour du dernier jugement.

Voyez-vous-même, le folklore qu’IBK et ses adversaires livrent aujourd’hui aux Maliens ! C’est une honte nationale. 7 ans de cacophonie au moment où le sacrifice devait être le leitmotiv de tout digne fils du Mali.

Pauvre Patrie de Soundjata !

Boubacar Yalkoué

Source: Le Pays

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