S’il y a un président, auquel le peuple malien a fait confiance aveuglement en 2013, c’est bien le Mandé Mansa Ibrahim Boubacar Keïta appelé affectueusement IBK. Pour le peuple, il était le seul capable de sauver le pays de la crise multidimensuelle dans laquelle il est tombé un 22 mars 2012, avec la chute du régime d’ATT, surnommer le bâtisseur.
ATT a été qualifié, par les maliens à l’époque de président affaibli alors même qu’il est à la fin de son dernier mandat suite au réveil de la traditionnelle rébellion des années 1961 à 1963. Toute chose qui a fini par embrasser les 2/3 du territoire les rebelles touaregs ont été aidés en cela par les terroristes et les djihadistes qui écumaient déjà le Sahara. IBK venu dans ces conditions, n’a guère amélioré la situation sécuritaire du Mali. Le conflit du nord s’est déplacé au centre même avec l’arrivée de Barkhane et de la MINUSMA, dont les effectifs avoisinent les 20 000 hommes toutes catégories confondues au centre du pays et dans la bande sahélienne, sans réaction propre et adéquate de notre armée. La gouvernance est loin d’être celle à laquelle le peuple malien s’attendait. Les nombreux voyages qui ont l’allure d’une tour du monde, n’ont rien apporté au peuple. Le manque de courage à dénoncer les piètres résultats des mandats successifs de la MINUSMA qui n’ont guère rien apporté à l’amélioration de la situation malienne. Frustré notre président s’est rabattu sur le G5-SAHEL, une autre organisation de plus qui a des problèmes pour boucler son budget opérationnel. Des forces semblables qui ont les mêmes missions et le même objectif n’ont rien donné comme résultat sur le terrain pour rassurer au moins le peuple. Le seul engagement électoral auquel le peuple tient aujourd’hui, est la pacification du Mali. Bien qu’il y a eu un accord dit d’Alger depuis 2015, la situation sur le terrain reste l’une des plus préoccupantes pour le peuple. Les élections locales et régionales ont été reportées sine dié jusqu’en 2018. Est-ce qu’elles pourront se tenir même au cours de cette année, au rythme où les choses évoluent ? Le Mali va de mal en pis. Le constat est qu’à 90% les maliens sont déçus. N’importe quand, n’importe où, n’importe quelle personne qu’on rencontre avec qui on discute, se plaint de la gouvernance d’IBK et il est qualifie même de non lucide, à cause du déphasage entre les aspirations des populations maliennes et les idées du président. Heureusement que lui-même a compris cela, car lors de sa rencontre avec les cadres du RPM il a haussé le ton. Au cours de cette rencontre, il semble avoir fait ses adieux à ses partisans en des langages très clairs. S’il maintient ce constat, alors, son discours du 31 janvier 2017, sera-t-il son dernier en sa qualité de président de la République ?
Le peuple en majorité y croit à cela, malgré l’activisme des uns et l’ex de zèle de ses partisans. Lorsqu’un homme atteint ses limites, il ne faudra pas le forcer à aller au-delà, car la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a. Soyons humbles comme IBK. Il n’a jamais été fou du pouvoir, mais seulement fou du Mali. Son renoncement à un second mandat, nous prouvera cela une fois de plus encore. Après les mots, passons maintenant aux actes !
La Rédaction
Source: Le Carréfour-Mali