Ni pour l’un ni pour l’autre. À Chacun de compter sur ses propres forces. Le Chérif a décidé de se recroqueviller sur lui-même au regard de la tournure pathétique que prennent les évènements ces derniers temps. Fait marquant pour soutenir cette information qui nous vient de Nioro du Sahel.
À l’orée de chaque coup de tonnerre, le fervent opposant au régime, l’Imam Mahmoud Dicko se transporte à Nioro du Sahel afin de bénéficier de la bénédiction et du soutien du Chérif. Le dernier déplacement, c’est bien avant la sortie du 5 juin. Et les commis de l’Imam ont beaucoup mis l’accent sur l’image du Chérif afin d’attirer plus de monde vers leur cause. L’impact était là sur le plan mobilisation ce jour. Peu après, le nom du chérif se fait rare dans la stratégie de communication des hommes de Dicko. Ils s’orientent plus vers les politiques et la majeure partie des malheureux à la sortie des élections présidentielles et législatives ont pris place dans le train. Cela donne un coup dur au sens de la lutte. Les acteurs à la tête de la contestation sont traités d’être dans une posture de règlement politique que de lutte sociale. Entre eux et IBK, c’est une histoire récente et le peuple sait les réalités. Certains sont passés à table et ont refusé de laver les assiettes. Sont-ils de bon repère ? Tant s’en faut. C’est là où l’image de Dicko risque d’être écornée.
Le Cherif quant à lui, il s’est complètement démarqué. C’est vrai qu’entre lui et IBK, le courant ne passe plus, mais il n’est pas d’avis avec ceux-là qui veulent brûler le pays pour des fins politiques.
Côté pouvoir, malgré les positions dures du Chérif contre le régime, ce dernier est toujours courtisé. Après les excuses faites à son endroit pour l’avoir vexé à un moment donné, le régime lui fait la cour et lorsqu’un évènement menaçant la stabilité du pays se pointe, comme celui d’aujourd’hui, des hauts placés prennent le chemin de Nioro pour bénéficier de sa clémence.
Mercredi dernier, le Premier ministre, Dr Boubou Cissé était à Nioro à la rencontre du Chérif. Motif du déplacement comme annoncé sur la page de la primature : « Cette visite s’inscrit dans le cadre des consultations et concertations entreprises par le Chef du Gouvernement auprès des forces vives de la nation pour une sortie de crise concertée et partagée. »
Au sortir de leur entretien qui aurait duré 3 heures d’horloge, des sources nous rapportent que le Chérif a décidé d’être neutre. Il n’est plus avec Dicko pour les raisons invoquées ci-haut, il n’est non plus avec IBK pour sa légèreté dans la gestion du pouvoir. Une seule illustration, les agissements intolérables de Manassa.
Alors comme ATT aimait le dire : « Bè Bi Bâ Boolo ».
Boubacar Yalkoué