Quand une menace existentielle plane sur un pays, il faut mettre de côté toutes les divergences et sauver l’essentiel. C’est certainement ce qu’ont compris les leaders religieux du Mali, musulmans et chrétiens. Oui, leur décision de se retrouver, tous, chez le président du Haut Conseil Islamique du Mali, Cherif Ousmane Madani Haïdara, est sage et salutaire en cette période où le pays est au bord de l’implosion. Les leaders religieux jouent, sans nul, un rôle important dans l’apaisement du climat social. Leur division est un danger pour la stabilité du pays. Si eux-mêmes, mesurent la gravité de ces querelles partisanes et décident de se donner la main pour le Mali, ils doivent être suivis.
L’heure est grave aujourd’hui. La sécurité n’y est pas. Les forces du mal continuent à endeuiller des familles et à imposer leur diktat aux populations. La crise scolaire a atteint son paroxysme et l’avenir des écoliers devient incertain. Tous ces problèmes doivent être résolus et très rapidement. Mais ils ne peuvent pas être résolus dans la division. Les Maliens doivent s’unir et agir comme un seul homme. Les leaders religieux ont donné le ton en se retrouvant, au nom du Mali, malgré leurs divergences. La classe politique doit les imiter.
Les politiques maliens ont besoin de s’entendre, de s’unir pour non seulement la réussite de la transition mais aussi pour la stabilité politique du Mali. Il est temps de mettre de côté les intérêts partisans au profit de ceux du Mali tout entier. Sur les réformes politiques et institutionnelles, sur la tenue des Assises nationales de la Refondation, sur la durée de la transition…la classe politique malienne doit se comprendre, avoir une vision commune pour l’intérêt du Mali.
Si la réussite des réformes politiques et institutionnelles, surtout la création de l’organe unique de gestion des élections, la révision de la charte des partis politiques, la révision de la constitution, aboutira à la stabilité politique du Mali, il n’y a pas de raison que les politiques ne se comprennent pas. En tout cas s’ils sont soucieux de l’avenir du Mali. S’ils s’entendent, les autres ne feront qu’aider le Mali. Et le Mali a besoin, aujourd’hui, de cette entente, de l’union. Il ne s’agit pas d’une union dans les discours, mais dans les faits comme ont prouvé les leaders religieux en fin de la semaine dernière. La classe politique, les syndicats et les autres forces vives de la nation doivent aussi œuvrer dans ce sens. Tous les fils de ce pays doivent se retrouver et parler d’une même voix.
Boureima Guindo
Source: LE PAYS