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Edito : et le piège s’est referme

Oui, le piège s’est refermé : sur la France, sur le Mali, sur le MNLA et le HCUA. Et cela, de manière presque imperceptible, chacun croyant parvenir à ses fins alors que tous s’éloignaient de l’objectif.

D’abord, sur la France. C’est le lieu de rappeler cette imploration du poète : «

Pitié pour nos vainqueurs omniscients et naïfs. » Oui, pitié pour François Hollande, comme pour Barak Obama ou David Cameron. Tous pouvaient appuyer sur le bouton nucléaire. Tous ont été défaits par plus archaïques qu’eux. Pitié, parce que tout puissants, ils finissent souvent, en matière de politique extérieure, comme des « arroseurs arrosés ». Mais, surtout, pitié pour « l’ami Hollande ». Que de déconvenues en matière de politique étrangère ! L’Afghanistan, d’où il a été obligé de retirer ses troupes ; la Syrie où, parti pour « punir Bachar », il a été contraint de se raviser, abandonné par Cameron et Obama, Poutine étant monté aux créneaux.

Heureusement pour lui, il y a eu le Mali. Des responsables de ce pays, ayant détruit, sur commande de leur mentor, leur armée, ont été obligés de lui faire appel pour les sauver d’un péril dont les conséquences auraient été imprévisibles. Il lâche la foudre sur le Sahel et permet à nos soldats, opérant au sol, de reprendre l’avantage sur l’adversaire. Gao et Tombouctou sont libérées. Mais Kidal leur est interdite d’accès. Du coup, Hollande crée un sanctuaire pour les séparatistes sur la base de fausses promesses faites par ces derniers.

La conséquence est connue : l’armée malienne est empêchée de se déployer sur cette partie du territoire national ; cela provoque le développement du terrorisme que la France se voit contrainte de combattre, toute seule, ni les Américains, ni l’OTAN ne voulant rééditer les coups de l’Afghanistan et de la Syrie. En s’opposant à la volonté des Maliens de reconquérir les contrées perdues, la France s’est créé l’occasion de s’enliser dans les sables du désert, de se perdre dans les labyrinthes du Tigharghar. La voici prise au piège. Le G5 Sahel lui permettra-t-elle de s’en extirper ? Non, tant qu’il ne sera pas donné à nos troupes de revenir dans ces régions qu’elles ont permis de sécuriser de 1960 à mars 1991.

Ensuite, c’est sur le Mali que le piège s’est refermé. Un accord pour la paix et la réconciliation lui a été imposé. Affaibli, il l’a accepté et a montré sa bonne volonté pour mettre en œuvre ses différentes dispositions. Mais, il faut en convenir, cet accord n’a eu qu’un seul effet dont l’impact positif est, à relativiser : il a permis de mettre fin aux affrontements entre l’armée et les groupes rebelles en créant un équilibre défavorable à la République. Conçu pour être un accord pour la paix et la réconciliation, l’accord issu du processus d’Alger est devenu un accord de cessez-le-feu, rien de plus. La Conférence Nationale, la Charte d’Entente Nationale, l’éventuel Sénat, la future loi amnistiante : des coups d’épée dans l’eau.

Pire. Des spécialistes, dans le confort douillet d’une suite d’hôtel, se sont concertés pour produire un document intitulé : « Entente pour la mise en place des autorités intérimaires ». Le ministre de la République qui l’avait commandé le présente à son supérieur hiérarchique. Ce dernier s’en montre ravi, prend l’avion, se rend à New-York l’exposer devant le Conseil de Sécurité. Le Conseil, ravi que le gouvernement malien ait lui-même, par ce texte, fourni les verges pour le flageller, lui demande de l’appliquer. Les « autorités intérimaires » sont mises en place. Elles n’ont aucun souci à se faire en ce qui concerne leur pérennisation.

Enfin, le piège s’est refermé sur le MNLA et le HCUA. Aujourd’hui, ils pavoisent, célèbrent des dates, narguent et choquent ; sont reçus dans les plus hautes instances internationales sans que l’Etat malien soit avisé au préalable, son consentement sollicité. Cependant, ils doivent se dire que le temps joue contre eux : les populations qu’ils tiennent en otage finiront par exprimer leur besoin d’épanouissement. Le ver se loge dans le fruit, entame sa consommation mais meurt avant de la terminer. Leur place est dans la République, nulle part ailleurs.

LA REDACTION

Le Sursaut

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